France Mobilité Biogaz présente les priorités de la filière

France Mobilité Biogaz présente les priorités de la filière
Anciennement AFGNV, France Mobilité Biogaz a présenté sa feuille de route le 13 novembre. La reconnaissance du biogaz, au dispositif Tiruert et au système fondé sur l’intensité carbone, sont deux priorités. Convaincre les autorités européennes sur la pertinence d’une analyse du cycle de vie, pour évaluer les énergies décarbonées, la complète.
 
Lutter contre la volatilité du prix du biogaz carburant est un enjeu stratégique pour soutenir son développement, dans le transport routier de marchandises comme de voyageurs. Dans le fret, par exemple, nombreux sont les chargeurs et, par effet de domino, leurs transporteurs, qui ont arrêté de faire rouler leurs véhicules fonctionnant au biogaz, en 2022, lorsque son prix a atteint des sommets.
 
« Le biogaz a retrouvé sa compétitivité face au diesel B7 et aux biocarburants aujourd’hui », a affirmé Erwan Cotard, le 13 novembre dernier lors de la présentation de France Mobilité Biogaz, nouveau nom de l’Association française du gaz naturel pour véhicules (AFGNV).


 

Eligibilité aux « crédits Tiruert » 

Le président de France Mobilité Biogaz s’est déclaré confiant pour maintenir cette compétitivité, de façon durable, face aux carburants B7, B100 ou HVO. Selon lui, le gaz carburant renouvelable devrait bénéficier, sous peu, de la Taxe incitative à l’utilisation d’énergie renouvelable dans le transport (Tiruert).
 
« Cette taxe est due par les distributeurs de carburants fossiles qui n’incorporent pas assez d’énergies renouvelables dans leurs ventes », a-t-il expliqué. Cette mesure a été inscrite dans le Projet de Loi de Finances (PLF) 2024, pour une application à compter du 1er janvier 2025.
 
« Autoriser le bioGNV à générer des « crédits Tiruert » est pleinement légitime et lui donnera un surcroît de valeur, en le décorrélant du gaz fossile et en renforçant sa compétitivité face au gazole », a assuré Erwan Cotard. Le vote de la PLF 2024 est censé acter ce dispositif en faveur du biogaz.

Président de France Mobilité Biogaz, Erwan Cotard présentait le 13 novembre dernier les grandes priorités de la filière.

Nouvelle approche fondée sur l’intensité carbone

Encouragée par France Mobilité Biogaz, une seconde mesure devrait abonder en faveur du biogaz carburant, également. Il s’agit d’une nouvelle obligation imposée aux distributeurs de carburants fossiles. Prévue en 2025, elle imposera à ces derniers de prendre en compte l’intensité carbone des énergies qu’ils commercialisent (en plus de leurs obligations actuelles d’incorporer des énergies renouvelables dans leurs ventes).
 
« Le nouveau système en intensité carbone est très favorable au biogaz compte tenu de sa faible intensité carbone, par rapport aux autres carburants renouvelables », a précisé Erwan Cotard.
 

Lobbying pour convaincre

Bataille de longue haleine, la troisième priorité de France Mobilité Biogaz se joue avec les autorités européennes. Actuellement, ces dernières évaluent les carburants bas carbone à partir de leurs émissions du réservoir à l’échappement. Ce raisonnement conduit les textes européens à privilégier, quasi exclusivement, l’électricité et l’hydrogène pour décarboner la mobilité.
 
A l’inverse, France Mobilité Biogaz plaide pour une approche plus globale, fondée sur l’analyse du cycle de vie (ACV) des énergies. Celle-ci consolide et comptabilise toutes les émissions pour les produire, distribuer et les consommer. Avec l’approche ACV, « les vertus climatiques du biogaz seraient mieux reconnues », selon l’Association.
 
Son adoption modifierait, par exemple, l’appréciation du biogaz dans le projet de règlement CO2 pour les véhicules lourds routiers instruit, actuellement, par la Commission, le Parlement et le Conseil européens...


 
 


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Erick DEMANGEON Erick DEMANGEON
Journaliste
Erick est spécialiste des chaînes d'approvisionnement, des transports et de la logistique.

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