GNV en Europe : NGVA dévoile son rapport statistique 2017

GNV en Europe : NGVA dévoile son rapport statistique 2017
L’association européenne pour la promotion du GNV, - NGVA Europe -, vient de publier son rapport statistique 2017. En voici les grandes lignes qui marquent les tendances 2016.

Objectif 15 millions en 2030

NGVA Europe collecte et synthétise depuis 2010 différentes statistiques et données concernant l’évolution de l’exploitation du gaz naturel dans les véhicules, principalement en provenance des associations nationales du GNV. Pour la première fois, cette année, l’organisme présente ces informations sous la forme d’un rapport. 

« Depuis 2011, nos statistiques ont souligné une augmentation constante de la part du marché du GNV en Europe, ce qui correspond aux prévisions initiales. Cependant, pour atteindre les 15 millions de véhicules prévus en 2030, des incitations sont nécessaires pour promouvoir le GNV et stimuler davantage l’adoption du marché », commente NGVA Europe.

1.316.000 en 2016

Le nombre total de véhicules alimentés au GNV qui ont circulé sur les routes européennes (y compris les pays de l’AELE) en 2016 s’élève à 1.315.787 unités. En hausse de 3% par rapport à 2015. Depuis cette dernière année, en remontant jusqu’à 2011, cette progression à été de 6%, 3%, 4%, 10%, et 8%. Ces 3% de progression entre 2016 et 2015 masquent des différences marquées, selon le type de véhicules. 

Ainsi, pour les poids lourds, le pourcentage est de 15%, qui confirme les programmes de conversion des flottes de transport que nous relayons régulièrement dans Gaz Mobilité.

Pénétration des marchés

La Suède, la Bulgarie, l’Italie et l’Islande sont les 4 pays où la pénétration des voitures particulières au GNV est la plus forte, supérieure à 0,4% du marché. La France est perdue dans ceux dont le pourcentage est insignifiant, entre 0 et 0,05%. 

La Suède se distingue à nouveau sur le marché des bus, avec un taux de 16% sur son marché dédié. Comme elle, l’Islande à nouveau, mais aussi la République tchèque et les Pays-Bas sont dans les nations où la pénétration de ces véhicules est supérieure à 4%. Ici, la France n’est pas trop mal placée, dans les pays affichant un taux compris entre 2,5 et 4%, avec l’Italie, la Norvège, la Lituanie, la Slovaquie, la Slovénie, le Portugal, et l’Espagne. 

Pour les camions, seule l’Islande occupe une nouvelle fois le haut du pavé, avec une pénétration supérieure à 0,5%. Remarquable, d’autant plus que sur son territoire, les voitures particulières, bus et camions concernés exploitent du biométhane à 100%. Pour ces derniers, 3 autres pays se distinguent dans une tranche 0,05 à 0,5% : l’Italie, les Pays-Bas et la Suède. Ailleurs, NGVA Europe préconise un déploiement urgent des camions au GNV et de leurs structures d’avitaillement.

Le GNV pour les voitures particulières

L’association européenne pour la promotion du GNV a calculé le nombre de voitures particulières en circulation par station qui délivre ce gaz carburant. 

Quatre pays se distinguent nettement : La Roumanie (1.347 VP GNV par station), l’Italie (848), la Hongrie (600), et la Bulgarie (553). Pour l’organisme, cela signifie que les distributeurs de GNV et assimilés ont tout intérêt à investir là dans des stations dédiées. A l’autre extrémité : Grande-Bretagne (1 VP GNV par station), Ireland (5), Danemark (11) et Portugal (11). 

NGVA Europe en conclut qu’ici les infrastructures d’avitaillement sont prêtes, en attente du développement de l’utilisation des véhicules GNV par les particuliers. La France compte 178 VP GNV par station.

Sur Mer

En fin d’année dernière, une centaine de navires au GNL étaient en exploitation sur les mers. Ils étaient aussi nombreux à être en cours de construction, auxquels on pouvait en ajouter 72 prêts à être alimentés au gaz naturel mais utilisant un autre carburant. Pour leur fournir le produit : 57 stations d’avitaillement. 

Le rapport de NGVA Europe rappelle qu’il existe nombre de types de véhicules aussi concernés par la carburation au gaz naturel. L’association cite en exemple : des trains, chariots élévateurs, pousse-pousse et autres véhicules de service.

Italie, Allemagne, Bulgarie

Selon les chiffres 2016 de NGVA Europe, ce sont, en Europe (+AELE), l’Italie, l’Allemagne et la Bulgarie qui comptent sur leur territoire le plus de véhicules alimentés au GNV. On dénombrait chez eux respectivement 1.001.614, 93.964 et 69.820 véhicules pour 1.186, 885 et 125 stations d’avitaillement.

Pour comparaison, la France, avec ses 60 sites de livraison de ce carburant gazeux, accueillait 14.548 véhicules GNV. Ce qui plaçait notre pays au 6e rang en nombre d’engins, mais au 11e pour celui des stations. 

Certains territoires, comme Chypre, la Lettonie, ou Malte étaient des déserts complets au sujet du gaz naturel comme source d’énergie pour la mobilité. D’autres comptaient moins de 10 adresses d’avitaillement. Ainsi la Croatie (2 stations / 318 véhicules), l’Estonie (6/1.504), l’Ireland (1/8), la Lituanie (3/343), le Luxembourg (7/306), la Roumanie (1/1.390), la Slovénie (4/335), l’Islande (5/1.236), et la Norvège (7/745).

Biogaz

L’association européenne pour la promotion du GNV met au jour que « les gaz renouvelables, tels que le biométhane ou le méthane synthétique, sont de plus en plus utilisés dans les transports ». 

En 2015, 17.376 usines produisaient du biogaz à travers l’Europe, pour un volume de 139 TWh, en progression de 20% par rapport à 2014. Pour le biométhane, la production a été de 12 TWh pour 459 usines dédiées. En 2016, 4 pays se sont distingués pour avoir injecté des parts particulièrement élevées de gaz renouvelable dans leur réseau. 

Ce sont l’Islande (100%), la Suède (75%), les Pays-Bas (55%) et la Finlande (50%), qui répondent déjà à l’objectif 2030 de compter 20% de gaz renouvelables comme combustible dans les transports. A cette liste, NGVA Europe ajoute la France et le Royaume-Uni pour leurs projets de production et d’utilisation du bioGNL. Toujours en 2030, 400.000 camions GNL sont attendus sur les routes. En Europe (+AELE), une centaine de stations délivrent ce gaz sous forme liquéfié, en progression de presque 350% depuis 2013. Parmi elles : 9 en France, 22 en Espagne, 7 au Portugal, 10 en Italie, 18 en Grande-Bretagne, et 21 aux Pays-Bas.

Prix

En moyenne, le prix du kilo de GNC est de 0,99 euro en Europe, soit respectivement 48 et 31% moins cher que l’essence et le gazole. 

Encore une fois, derrière ces chiffres se cachent des situations très différentes. C’est en Belgique et en République tchèque que le gaz naturel comme carburant est le plus avantageux, moins cher de 65 et 55% en comparaison avec les 2 produits du pétrole. La Suède est à l’opposé : 16 et 0%. Dans ce dernier pays, le prix du GNC atteint 1,78 euro, entre autres plombé par une importante TVA et un droit d’accise.



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Philippe SCHWOERER Philippe SCHWOERER
Journaliste
Très tôt sensibilisé aux économies d'énergie, Philippe défend une mobilité durable plurielle à travers ses articles publiés dans plusieurs médias en ligne.

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