Dans le Grand Paris, trois quarts des stations-services pourraient proposer du GNV

Dans le Grand Paris, trois quarts des stations-services pourraient proposer du GNV
Selon une étude réalisée par l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur), la plupart des 402 stations-services opérationnelles au sein de la Métropole du Grand-Paris pourraient délivrer de nouvelles énergies comme le GNV, le bioGNV et l’hydrogène.
 

402 stations…

Agence d’urbanisme de la ville de Paris et de la métropole du Grand Paris, rassemblant les collectivités locales et les établissements publics de la région IDF mais aussi l’Etat, l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) a recensé 402 stations-service, qui occupent au total 59 hectares du territoire métropolitain, dont 6,8 ha dans la capitale.
 
Elles occupent en moyenne 1.460 m2 (693 m2 à Paris même, mais 1.708 m2 à l’extérieur du périphérique). Ces sites avaient délivré 2 milliards de litres d’essence et de gazole en 2017.

 

…dont 222 + 102 capables d’évoluer

Suite à cette mise à jour d’une précédente étude réalisée en 2012, l’organisme estime que 222 établissements seraient capables de délivrer de nouvelles énergies, et 102 autres pourraient venir grossir ce nombre sous conditions (arrêter la distribution de tout ou partie des carburants actuellement proposés, ou réaménager profondément les sites).
 
Ce qui laisse 78 stations incompatibles avec une évolution vers un avitaillement en gaz (GNV, bioGNV et hydrogène), mais qui, sous réserve d’une capacité du réseau électrique suffisante, pourraient recevoir des bornes pour le ravitaillement des batteries des véhicules rechargeables.


 

Avenir de la mobilité

Pourquoi ce travail d’estimation ? L’Apur explique que « les restrictions qui pèsent sur la circulation des véhicules thermiques et les exclusions progressives des moteurs à combustion à Paris et dans la métropole du Grand Paris, invitent les acteurs publics et privés à s’interroger sur l’avenir des ouvrages consacrés à la distribution de carburants ».
 
La carte des stations, classées selon leur potentiel d’évolution, sera ensuite complétée par un travail mettant au jour des services urbains complémentaires qu’elles pourraient proposer, avec l’objectif de soutenir la neutralité carbone à horizon 2050. Des services qui toucheraient à la gestion des déchets, à l’optimisation logistique et aux énergies, par exemple.
 

Dynamisme de la ville de Paris

Concernant la mobilité au gaz, l’Apur souligne le dynamisme de la ville de Paris qui s’appuie sur la migration de ses flottes de bennes à ordures ménagères et de balayeuses, et l’octroi d’aides à l’achat de véhicules GNV pour les professionnels et les particuliers. Ces dernières peuvent être complétées par des enveloppes accordées par la métropole. 

« Aujourd’hui, le déploiement de stations d’avitaillement GNV/BioGNV constitue un enjeu majeur pour élargir les alternatives possibles à la mobilité thermique », assure l’agence qui envisage la conversation de véhicules à essence pour un fonctionnement possible en bicarburation essence/GNV.
 

Le GNV aujourd’hui dans la Métropole du Grand Paris

Sur le territoire de la métropole du Grand Paris, on ne compte que 11 stations publiques d’avitaillement en GNV/bioGNV (+10 en projet) en plus de sites privatifs, et 4 pour l’hydrogène. Mais aucun distributeur public de gaz naturel aujourd’hui dans la capitale (6 en projet vers 2022).
 
« Dans la majorité des cas, il s’agit de stations créées ex-nihilo, souvent implantées à proximité de pôles logistiques importants générant un flux conséquent de poids lourds », souligne l’Apur. En revanche, les futurs sites parisiens « profitent en partie de l’arrivée à échéance de contrats de concession de stations-service et/ou de lancement d’appels à projet », poursuit l’agence.

« Il s’agira de stations ouvertes au public et associant d’autres carburants à la distribution de GNV », complètent les rédacteurs de l’étude qui précisent « C’est le cas des futures stations du quai d’Issy dans le 15e arrondissement et de la porte d’Aubervilliers dans le 19e arrondissement, où les postes de distribution d’hydrocarbures actuels seront complétés par des postes de distribution de GNV courant 2020. C’est aussi le cas de la station multi-énergie du pont de Grenelle, qui devrait voir le jour en 2022 ».

 

Vers les nouvelles énergies

Pour l’Apur, la pérennité du réseau actuel des stations-service classiques « repose sur deux exigences : une prise de conscience de la vulnérabilité des stations-service face à d’autres usages du foncier, une précarité illustrée par les fermetures enregistrées encore récemment ; la capacité de ces installations à évoluer pour permettre l’essor de nouvelles énergies ».
 
L’étude indique : « En moins de 40 ans, le réseau national a perdu 3 stations-service sur 4 ». Pour illustration, la situation parisienne : 280 sites en 1995, mais seulement 120 en 2012, puis 98 en 2018. Sur la dernière période, 40% des fermetures sont dues à des projets d’aménagement publics (Zac, pistes cyclables, etc.).
 

Conditions d’évolution

L’évolution des stations-service en place vers les nouvelles énergies « implique la prise en compte d’au moins trois critères », explique l’Apur : « les contraintes réglementaires (ICPE), les caractéristiques spatiales des stations (superficie, typologie d’implantation -pompes trottoirs, sous immeuble, en souterrain, grandes surfaces-), et l’insertion ou non de la station dans un périmètre de projet (quartiers de gare du RGPE, ZAC en cours ou à l’étude, OAP – Orientations d’aménagement et de programmation- et autre périmètre d’aménagement) ».
 
Les contraintes réglementaires sont les plus grandes pour le GNV : « respect d’une distance de 17 m aux bâtiments recevant du public (logements collectifs, individuels, sociaux, immeubles de bureaux et équipements publics) ; respect d’une distance de 5 m depuis les pompes hydrocarbures en place ».
 

Surface d’accueil

Pour réaliser son classement de l’évolution des stations-service vers les nouvelles énergies, l’Apur se base sur une surface d’accueil (éventuellement) disponible : 350 m2 de surface minimale ; la capacité à évoluer est reconnue d’emblée pour des surfaces supérieures à 2.500 m2.
 
Il existe cependant des configurations qui interdisent l’avitaillement en GNV et/ou hydrogène : « stations sous immeuble, sous forme de pompe trottoir ou implantées en ouvrage souterrain », liste l’agence. Cette dernière estime à l’inverse que « les stations classiques attachées à une grande surface commerciale sont en capacité d’évoluer avec des marges de manœuvre possibles liées aux espaces de stationnement qui les entourent quand l’espace initial est insuffisant ».
 
En se basant sur un réseau de 2400 petites stations d’une superficie de 350 m² avec une capacité de 1500 kg/jour, soit 100 VL/jour, l’organisme a calculé que le maillage nécessaire pour distribuer du GNV dans la métropole du Grand Paris mobiliserait 83 hectares.
 

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Philippe SCHWOERER Philippe SCHWOERER
Journaliste
Très tôt sensibilisé aux économies d'énergie, Philippe défend une mobilité durable plurielle à travers ses articles publiés dans plusieurs médias en ligne.

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1 Commentaire

  1. AlainPublié le 16/05/2019 à 21:45

    Oui et cela en est de même pour toutes les grandes villes! Il n’y a donc aucune excuse pour ne pas développer le réseaux d’avitaillement pour les particuliers et cela permettrait de maintenir les stations en ville qui disparaissent car pas ou peu rentables! Oui il n’y a pas que les VE!

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