Labatut : « Proposer le GNV en alternative au gazole est un bon moyen de nous différencier »

Labatut : « Proposer le GNV en alternative au gazole est un bon moyen de nous différencier »
Le groupe de transport, logistique et distribution se spécialise dans la location de véhicules industriels via sa société Labatut LVI, qui propose des camions GNV depuis plus de 6 ans. Une alternative au diesel qui séduit de nombreux clients et permet un transport plus écologique et aussi performant, même sur de longues distances. Jean-François George, le Directeur des Opérations de Labatut LVI, revient sur son expérience.
 
Quel type de clientèle loue les camions Labatut LVI ?

Jean-François George : Nous louons des véhicules industriels avec conducteurs. La plupart de nos clients transportent des matériaux de construction à travers toute la France. Nos véhicules sont donc essentiellement des camions-grue, tracteurs semi-remorques ou camions porteurs.
 
Quelle est la dimension de votre parc GNV ?

J-F.G : Labatut Location met à disposition de ses clients 70 camions avec chauffeur, dont 15 fonctionnent au gaz naturel. Cela équivaut à presque 20% de notre flotte. Parmi eux, principalement des tracteurs 44 tonnes et deux porteurs 19 tonnes.
 
Pourquoi avoir choisi le gaz naturel pour véhicules ?

J-F.G : Le groupe Labatut a toujours eu une démarche éco-responsable, car nous sommes soucieux de réduire au maximum l’impact généré par nos activités. En 2013, Labatut LVI a ouvert la voie vers les carburants alternatifs au diesel afin de répondre à une demande d’un client désireux de s’engager dans un transport responsable, et le gaz naturel était alors la seule technologie qui proposait des véhicules de toutes les dimensions. L’électrique en était à ses balbutiements, et peu adaptée aux gros véhicules. On peut dire que nous étions parmi les pionniers, certains de nos concurrents étaient à l’époque assez frileux ! Et nous n’avons pas regretté ce choix.


 
Quelle technologie GNV utilisez-vous ?

J-F.G : La plupart des camions que nous louons sont destinés à la distribution régionale, et parcourent une distance moyenne de 350 km/jour. Ceux-ci sont alimentés au gaz naturel comprimé (GNC). Labatut Transport utilise des véhicules de 44 tonnes sur des distances plus longues (entre 1100 et 1400 km/jour), qui fonctionnent au gaz naturel liquéfié (GNL).
 
Comment vos clients ont-ils accueilli ces nouveaux véhicules GNV ?

J-F.G : Proposer le GNV en alternative au gazole est un bon moyen de nous différencier. Les poids lourds au gaz ont de bons retours d’exploitation et d’entretien, et leur autonomie est bonne, donc les clients sont globalement satisfaits. De plus, les coûts d’utilisation d’un véhicule GNV commencent tout juste à être identiques à ceux du diesel, grâce aux aides à la fiscalité, au prix légèrement moindres du carburant et au fait que ces camions commencent à générer une valeur de reprise. Le GNV offre donc une mobilité plus propre, aussi efficace et au même prix, et les clients sont séduits.
 
Et vous, chez Labatut, êtes-vous également satisfaits des performances des poids lourds GNV ?

J-F.G : Lorsque nous avons acheté nos trois premiers véhicules au gaz, en 2013, les retours de nos chauffeurs n’étaient pas très positifs. Les véhicules de l’époque étaient peu puissants : pour un 44 tonnes on ne roulait qu’à 330 chevaux. Mais aujourd’hui les constructeurs ont fait de nets progrès, et l’on peut rouler à 460 chevaux pour un tonnage identique, donc nous atteignons les mêmes performances qu’avec des moteurs diesel. Les camions sont agréables à conduire car beaucoup moins bruyants ! Après 6 ans d’expérience dans le transport GNV, nous pouvons nous féliciter de maîtriser la technologie et ses coûts d’exploitation. C’est un bilan très positif.
 
Selon vous, quels seraient les freins à lever pour que l’adoption du GNV se généralise dans la profession ?

J-F.G : Les choses ont déjà beaucoup bougé depuis 2013, et les freins sont de moins en nombreux. Le sujet le plus important est celui de l’autonomie des véhicules. Les camions dépendent des stations d’approvisionnement dont le maillage n’est pas encore optimal en province. L’Ile-de-France est mieux lotie. Cela fait peser des contraintes sur le plan de transport des chauffeurs, qui doivent absolument prévoir de passer à proximité d’une station.

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Adeline ADELSKI Adeline ADELSKI
Journaliste
Passionnée par les enjeux de mobilité durable, Adeline aime informer et inspirer les lecteurs sur les dernières tendances et innovations dans ce domaine.

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