Stations GNV : la filière présente son plan de déploiement à échéance 2020-2025

Stations GNV : la filière présente son plan de déploiement à échéance 2020-2025
L’Association Française du Gaz Naturel Véhicule (AFGNV) vient de remettre aux services du Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer un rapport portant sa vision du marché du véhicule GNV à l’échéance 2020-2025.
 
Alors que la France compte actuellement quelques 43 stations publiques, le projet de la filière vise à déployer quelques 200 stations supplémentaires d’ici à 2020, soit 250 sur l’ensemble du territoire. Objectif : répondre aux ambitions de la Directive européenne AFI qui demande à chaque état membre d’établir une feuille de route sur les déploiements en matière de carburants alternatifs.
 

Deux types de stations identifiés

Fidèle aux orientations données lors de son audition à l’Assemblée Nationale, la filière identifie deux types de stations dans son plan de déploiement :
 
  • Les stations dites « marchés ». Estimées à 150 (40 stations GNL et 110 stations GNC) d’ici à 2020, elles serviront notamment à répondre au développement du gaz naturel dans le transport de marchandises avec coût global d’environ 150 millions d’euros qui pourrait intégralement supporté par le secteur privé sous réserve que les mesures nécessaires soient mises en place (voir plus bas),
  • Les stations dites « territoires » destinées à compléter les stations « marchés » pour assurer une meilleure couverture dans les zones urbaines et péri-urbaines pour permettre un déploiement du GNV au-delà des poids lourds et notamment pour les utilitaires légers. Alors que 50 millions d’euros seraient nécessaires à la construction de ce réseau « secondaire », constitué d’une centaine de staitons, les auteurs du rapport jugent son financement par les seuls acteurs privés « peu probable » Aides directes ? Facilités d’accès au foncier ? primes en cas de sous utilisation de l’équipement pour l’opérateur ? L’accompagnement de ce plan de déploiement est à définir et la balle est dans le camp du gouvernement. En attendant, le rapport propose également une seconde phase à l’horizon 2025 avec un cinquante stations « territoires » supplémentaires.

De nouvelles cartes révélées

Si GRTgaz avait déjà révélé ses premières cartes il y a quelques mois, le rapport précise davantage ses ambitions.
 
« Compte tenu du temps que nous avions pour sortir le rapport, le schéma d’implantation reste assez théorique » nous explique Vincent Rousseau, Directeur Directeur de projet GNC et GNV au sein de GRTGaz et à la tête du groupe de travail sur la Directive AFI au sein de l’AFGNV. « Il y a deux approches. Le GNL ou nous avons travaillé avec les acteurs impliqués qui nous ont aiguillé sur les possibilités d’implantations avec des déploiements type « corridor » mais aussi centres urbains car le GNL est de plus en plus utilisé sur des schémas régionaux ».
 
Quant au GNC, l’approche se révèle davantage statistique. « Nous nous sommes basés sur un ratio stations/habitants en pondérant avec d’autres facteurs comme la densité de stations services où les zones PPA où les besoins risquent d’être plus importants. De façon générale, le raisonnement a été d’appliquer une station pour 100.000 pour les aires urbaines inférieures à 500.000 habitants et une pour 350.000 pour celles supérieures à 2,5 millions d’habitants » détaille Vincent Rousseau.
 
En collaboration avec tous les acteurs, notamment transporteurs et collectivités, le travail devrait se poursuivre au cours des prochains mois pour affiner au mieux les résultats et en impliquant les distributeurs de carburants traditionnels considérés comme un levier important du déploiement, notamment dans les zones soumises à de fortes contraintes foncières.


 

Des obstacles à lever

 « Le gaz pourrait prendre une part substantielle du mix transports à condition que certaines mesures d’accompagnement soient pérennisées et que d’autres soient mises en place » avertit le rapport qui appelle à un engagement fort de l’état pour garantir l’avenir de la filière.
 
Pour les auteurs du rapport, ces mesures doivent permettre de garantir les investissements du secteur privé, tant opérateurs que transporteurs routiers, avec trois principaux axes identifiés :
  • Un maintien de l’écart de fiscalité actuellement en vigueur entre le gaz et le diesel a minima jusqu’en 2025 inclus, pour fournir la visibilité nécessaire aux utilisateurs souhaitant investir dans les solutions gaz. Il s’agit simplement de suivre les dispositifs déjà adoptés au Royaume-Uni, en Italie ou en Allemagne.
  • Des mesures de soutien à l’investissement destinées compenser la barrière du surcoût à l’achat des véhicules gaz par rapport au diesel ; pérennisation des mesures actuellement en vigueur (amortissements) et mise en place de mesure complémentaires telles que des aides directs à l’achat, en y incluant les véhicules de 3,5 tonnes. « Ces aides doivent pouvoir être accessibles à la location longue durée » souligne le rapport.
  • Un renforcement des mesures incitatives au développement du biométhane carburant par la reconnaissance du bioGNV en tant que carburant avancé et par la suppression, ou a minima le maintien à son niveau actuel de la Contribution Climat Énergie (CCE) qui lui est appliqué.
 
A cela viennent s’ajouter les aides nécessaires à accompagner la construction des stations marchés.
 

Une nouvelle étape vers le rapport AFI

Si la filière a désormais publiquement donné sa vision sur le développement des infrastructures GNL et GNC à l’horizon 2020, c’est à présent au gouvernement de valider cette proposition et de préciser les mesures qu’il conviendrait de mettre en place pour l’accompagner.
 
Pour le ministère de l’environnement, ce rapport arrive à point nommé. Tout d’abord parce qu’il va l’aider à établir sa stratégie mobilité propre imposée par la loi de transition énergétique mais surtout car il constitue une excellente base de travail pour répondre aux objectifs européenne AFI qui impose à chaque état membre la remise d’ici à novembre 2016 d’un rapport sur ses projets de déploiements en matière d’infrastructures de ravitaillement pour les carburants alternatifs.

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Michaël TORREGROSSA Michaël TORREGROSSA
Rédacteur en chef
Persuadé que la mobilité du future sera multi-énergies, Michaël est le rédacteur en chef et fondateur de Gaz Mobilité.

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