Transition énergétique : où en est Iveco Bus en 2025 ?
Illustration : un Iveco Urbanway au gaz naturel
Entre électrification croissante et maintien du GNV, le constructeur ajuste sa stratégie pour répondre aux exigences réglementaires tout en tenant compte des réalités du terrain. Une feuille de route que nous détaille Solène Grange, Directrice Générale d’Iveco France.
Le parcours vers l'électromobilité, n'est pas le même pour tout le monde. Certains sont déjà très avancés tandis que d’autres sont encore dans l’apprentissage. C’est la raison pour laquelle Iveco a créé un service spécial, Energy Mobility Solutions (EMS), qui dans la phase de projet, va accompagner le client en allant chez lui pour comprendre les lignes, la topographie, la fréquentation. En tant que conseil, on se doit de donner toutes les clés pour que nos clients choisissent la bonne énergie au bon endroit.
Il y a malgré tout une réglementation CO2 qui est très challengeante. Pour rappel, 90 % des bus en urbain doivent être zéro émission en 2030. Cette réglementation s'impose aux constructeurs. Nous devons produire 90 % de nos véhicules urbains en zéro émission en 2030 et 100 % en 2035. Côté intérieur urbain, c'est un peu plus souple : 43 % en 2030 mais, au regard de l’état actuel du marché, cela reste très ambitieux. Ce sera 64 % en 2035 et 90 % en 2040.
En termes de visibilité, le besoin de production en gaz sur l’urbain 2030 est évalué entre 500 et 700 unités chaque année jusqu’en 2030, soit encore un tiers du marché.
« En GNC, on arrive aujourd’hui à fournir des véhicules qui correspondent aux besoins en termes de lignes régulières sans impacter les soutes » justifie Jean-Marc Boucheret, Sustainable Mobility Manager chez Iveco France. « L’'intérêt du GNL est d'avoir plus de kilos de gaz par véhicule pour faire plus de kilomètres. En matière d’usage et de distances parcourues, on n'a pas suffisamment de cas d'école qui justifieraient de passer au GNL avec les inconvénients que cela comporte »
En matière de transition énergétique, où en est Iveco Bus aujourd’hui ?
Solène Grange : Iveco Bus est aujourd'hui leader avec 47 % de parts de marché en France. Nous avons fait le choix une approche neutre sur toutes les énergies. Pourquoi ? Parce que nous nous sommes aperçus, qu'au-delà de la réglementation qui impose qu'on soit en véhicule électrique, l'objectif est de pouvoir répondre à un maximum de personnes. Sur le bus urbain, la transition énergétique est vraiment amorcée. Nous sommes à peu près à 50 % de véhicules immatriculés en gaz et 35 % en électrique. Si vous prenez l'équivalent en interurbain, nous sommes à 75 % de diesel, environ 15 % de gaz et le reste en l'électrique. Sur ce segment, le marché n'est pas encore né. Sur l’autocar de tourisme, nous sommes à 100 % diesel aujourd'hui.Solène Grange, Directrice Général d'Iveco France
Le parcours vers l'électromobilité, n'est pas le même pour tout le monde. Certains sont déjà très avancés tandis que d’autres sont encore dans l’apprentissage. C’est la raison pour laquelle Iveco a créé un service spécial, Energy Mobility Solutions (EMS), qui dans la phase de projet, va accompagner le client en allant chez lui pour comprendre les lignes, la topographie, la fréquentation. En tant que conseil, on se doit de donner toutes les clés pour que nos clients choisissent la bonne énergie au bon endroit.
Il y a malgré tout une réglementation CO2 qui est très challengeante. Pour rappel, 90 % des bus en urbain doivent être zéro émission en 2030. Cette réglementation s'impose aux constructeurs. Nous devons produire 90 % de nos véhicules urbains en zéro émission en 2030 et 100 % en 2035. Côté intérieur urbain, c'est un peu plus souple : 43 % en 2030 mais, au regard de l’état actuel du marché, cela reste très ambitieux. Ce sera 64 % en 2035 et 90 % en 2040.
Justement, cette transition vers l’électrique exige des investissements ?
Solène Grange : Dans l'urbain, la demande européenne en véhicules électriques a doublé entre 2022 et 2023, et même triplé entre 2020 et 2023. Compte tenu de cette demande et de la réglementation, nous sommes obligés d’adapter nos outils de production. On a deux usines en France. Une en Ardèche, à Annonay, et une à Rorthais, propriété d’Heuliez. Il y a deux ans, cette dernière a été entièrement dédiée la production de véhicules électriques.Cela veut dire que le GNV va progressivement disparaitre chez Iveco Bus ?
Solène Grange : Si vous ne voyez que la réglementation, oui. Mais il y a une disparité entre la réglementation et la réalité du terrain. Nos clients ont besoin de rentabiliser leurs infrastructures sur 15 à 20 ans.En termes de visibilité, le besoin de production en gaz sur l’urbain 2030 est évalué entre 500 et 700 unités chaque année jusqu’en 2030, soit encore un tiers du marché.
Illustration : un bus au biométhane exploité par Ile-de-France Mobilités
Lorsqu’on est constructeur, comment parvient-on à naviguer entre une réglementation européenne qui pousse vers une électrification massive et une réalité de terrain davantage orientée vers un mix-énergétique ?
Solène Grange : C'est tout l'enjeu. Cette réglementation CO2 va nous imposer des pénalités si nous ne sommes pas en ordre. Nous sommes donc obligés de nous y plier. Malgré tout, on appelle de nos vœux une clause de revoyure. Cette clause de revoyure est aujourd’hui fixée en 2027. On demande à l'anticiper, car en 2027, il sera industriellement trop tard pour regarder la direction prise entre l’état du marché et la réglementation.Si on s’intéresse au segment particulier de l’autocar qui est aujourd’hui fortement diéselisé, n’y a-t-il pas un décalage entre les ambitions européennes et la réalité des acteurs privés qui demandent des financements pour accompagner la transition ?
Solène Grange : Industriellement, nous serons prêts, mais on s'aperçoit effectivement que l'entonnoir est chez nos clients qui n'ont pas forcément les financements attendus pour pouvoir acquérir ces technologies, voire même au-delà puisqu’on parle aussi d’infrastructures. En tant que constructeur, on alerte au niveau gouvernemental de ce décalage et d’une pente qui devrait être un peu plus raisonnable.Quid du GNL ?
Sur le plan technologique, Scania a récemment annoncé le lancement d'une version au gaz naturel liquéfié (GNL) du Scania Touring. Une technologie pour l’heure écartée pour les autocars Iveco.« En GNC, on arrive aujourd’hui à fournir des véhicules qui correspondent aux besoins en termes de lignes régulières sans impacter les soutes » justifie Jean-Marc Boucheret, Sustainable Mobility Manager chez Iveco France. « L’'intérêt du GNL est d'avoir plus de kilos de gaz par véhicule pour faire plus de kilomètres. En matière d’usage et de distances parcourues, on n'a pas suffisamment de cas d'école qui justifieraient de passer au GNL avec les inconvénients que cela comporte »
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