En Belgique, le GNV est plus populaire que la voiture électrique

En Belgique, le GNV est plus populaire que la voiture électrique
Il s’est vendu en Belgique plus de voitures particulière GNV que d’électriques, en dépit d’une communication institutionnelle et de mesures de soutien qui ont trop tendance aujourd’hui à se focaliser sur ces dernières en négligeant les solutions immédiates développées à partir du gaz naturel carburant.
 

Les véhicules

A fin 2018, le parc automobile belge comptait quelque 14.000 véhicules alimentés au gaz naturel, dont une centaine de camions fonctionnant au GNL. Ce carburant réservé aux poids lourds est de plus en plus considéré comme la solution des prochaines décennies pour le transport routier.
 
Au total, ce sont 5.000 nouvelles immatriculations d’engins GNV qui ont été enregistrées sur le territoire l’an dernier, dont 1.000 pour les poids lourds et utilitaires, et 4.000 pour les voitures particulières. A comparer avec les 3.300 voitures électriques nouvellement mises en circulation sur la même période.
 
Même s’il y a eu un ralentissement notable des commandes et livraisons depuis le milieu de 2018, dû à l’adoption du standard d’homologation WLTP, on ne peut que constater un véritable élan vers la mobilité au gaz naturel. Il s’explique en particulier par un coût total de possession qui finit par présenter le GNV comme toujours plus séduisant. Le budget carburant joue en faveur du gaz naturel : en moyenne, respectivement 33% et 77% moins cher que le gazole et l’essence, pour un même kilométrage effectué.
 

De plus en plus de modèles disponibles

Le temps semble révolu où il fallait se contenter du peu de modèles disponibles si l’on voulait rouler au gaz naturel, quitte à faire l’acquisition d’un véhicule moyennement adapté à l’usage que l’on souhaitait lui réserver.
 
L’offre en utilitaires et poids lourds s’étend, et il est désormais possible d’opter, au niveau des voitures particulières, pour une berline, une familiale un SUV, etc. Ce n’est cependant pas chez Fiat ou Opel qu’il faut chercher de nouveaux modèles arrivés en 2018. Du côté du constructeur sud-coréen Ssangyong, en plus du XLV déjà proposé, ont été lancés 2 nouveaux modèles GNV, dont le Tivoli.
 

Volkswagen : 4.061 sur 5.000

Le succès du GNV en Belgique, c’est aussi le succès du groupe Volkswagen. Les 5.000 nouvelles immatriculations GNV enregistrées en Belgique en 2018 - comprenant les voitures particulières, les utilitaire légers et les poids lourds - sont à comparer avec les 4.061 voitures et utilitaires légers commandés auprès des 4 marques du groupe : Volkswagen (Up!, Polo, Golf, Caddy), Audi (A3 Sportback, A4 Avant, A5 Sportback), Skoda (Citigo, Arona, Octavia) et Seat (MII, Leon 5D et ST, Ibiza). Soit une gamme de 14 modèles.
 
En faisant exception du peu d’exemplaires écoulés pour certains en 2017, on note 4 entrées pour le groupe sur le marché belge des véhicules alimentés au GNV : la nouvelle Volkswagen Polo (280 exemplaires commandés sur l’année 2018), la Seat Ibiza 5D (148), la Seat MII (7) et la Seat Arona (1).
 

Presque 50% de progression

De 2.752 voitures particulières et utilitaires légers de même format alimentés au GNV et commandés en 2017 outre-Quiévrain, le groupe Volkswagen a enregistré plus précisément une hausse de 47,57%, en recevant l’année dernière des ordres pour 4.061 unités.
 
Dans le Top 5, 4 modèles de la marque Volkswagen, tous en forte progression : Caddy Life (876 commandes en 2018, contre 574 en 2017, soit une hausse de 53%), Golf en version berline (587, 139, +322%), Golf en version break Variant (421, 250, +68%), Caddy utilitaire (358, 211, +70%). Suit la version break (Combi) de la Skoda Octavia qui se replie de 19% : 343 commandes enregistrées en 2018, contre 423 en 2017. 

« Le recul relatif pour certaines Audi est dû au changement année modèle », précise-t-on dans une concession de Bruxelles. Ce qui expliquerait en partie l’absence de la marque dans ce classement sélectif.

Les stations

Le réseau belge de distribution du GNV était composé, fin 2018, de 104 stations opérationnelles délivrant du GNC, auxquelles s’en ajoutent 4 de GNL, avec, pour perspectives à horizon début 2020, respectivement 30 et 8 nouvelles ouvertures.
 
Longtemps engluée dans la problématique de « l’œuf et la poule », la mobilité GNC a très symboliquement passé le cap l’année dernière avec l’inauguration de la 100e station sur le territoire. D’anciennes zones blanches (provinces de Liège et de Luxembourg) ont été pourvues.
 
C’est en Wallonie, avec 20 nouvelles ouvertures programmées pour le gaz naturel comprimé que le développement du réseau sera le plus dynamique, embarquant toujours davantage d’exploitants. Dans un contexte de forte poussée des commandes de camions GNL, les projets d’ouverture de nouvelles stations suivent, conformes au scénario européen : 150 stations aujourd’hui en Europe, mais 2.000 attendues pour 2030.

 

Vers le bioGNV

Le développement du gaz renouvelable a débuté en Belgique en novembre dernier avec une première injection de biométhane dans le réseau de gaz naturel.
 
Désormais, du gaz renouvelable neutre en carbone pourra être distribué dans des stations CNG ou GNL, grâce à la mise en place d’un marché du gaz renouvelable. En adoptant le bioGNC, les véhicules à moteur thermique s’inscrivent sur le long terme dans les normes de plus en plus strictes en matière d’émissions de CO2.
 

Politique

Le plan Air-Climat-Energie, soumis à l’Union européenne par la Belgique, soutient le rôle du GNC dans la transition vers une mobilité bas carbone, avec des objectifs en termes de véhicules et de stations.
 
Il ne manque plus qu’une mobilisation politique pour une mise en œuvre rapide. Une taxe kilométrique pour tous les véhicules est actuellement évoquée. La fédération belge du gaz naturel Gas.be plaide « pour une fiscalité automobile générale favorisant l’ensemble des carburants alternatifs », c’est-à-dire qui prenne « en compte tant les émissions locales (NOx, particules) que globales (CO2) d’un véhicule ».
 
L’organisme met en avant « la prime de 500 euros octroyée par Ores et Resa pour tout particulier résidant en Wallonie et qui achète un véhicule GNC », ainsi que son application Web pour retrouver les stations GNV, disponible sur ngva.be.
 
Merci à Didier Hendrickx pour les précieuses informations apportées pour le marché belge
 
 

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Philippe SCHWOERER Philippe SCHWOERER
Journaliste
Très tôt sensibilisé aux économies d'énergie, Philippe défend une mobilité durable plurielle à travers ses articles publiés dans plusieurs médias en ligne.

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2 Commentaires

  1. AlainPublié le 23/01/2019 à 17:37

    Encore un pays voisins qui fait le bon choix! Les Belges rejoignent ainsi les pays qui font la promotion du GNV auprès des particuliers pour les VL avec l’Allemagne, la Suisse, l’Italie et l’Espagne.

    Du coup les Belges vont pouvoir faire une nouvelle blague : C’est l’histoire d’un Français, d’un Allemand, d’un Italien, d’un Espagnol et d’un Belge qui se croisent à la station. L’Allemand dit aux autres moi je roule écologique avec ma GOLF 1.4 TGI! L’Italien répond nous ça fait 18ans que FIAT est leader en GNV! L’Espagnol répond nous on a ouvert le plus de stations en 2018 grâce à nos SEAT! Le Belge dit nous on achète plus de GNV que d’électrique! les 4 se tournent vers le Français, et le Belge lui dit "et toi?". Le Français répond "Nous on touche des bonus pour acheter nos DIESEL neuf et même d’occasion!"

  2. AlansPublié le 25/01/2019 à 18:42

    Qu’elle est la différence entre le GPL.c et le G.N.V. ?? Quelle avantage et/ou contrainte apporte le GNV ??
    Pour un véhicule terrestre Ultra Légé (Moins de 400 Kg à vide) le GNV est il plus avantageux ?? Nous avons en étude ce nouveau véhicule .
    par avance Merci.

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