BioGNV : RRTL et Translandes montrent la voie en Nouvelle-Aquitaine

Acteurs majeurs du transport scolaire et interurbain en Nouvelle-Aquitaine, la Régie Régionale des Transports des Landes (RRTL) et la société publique locale Trans-Landes ont fait le choix du bioGNV pour réduire leur empreinte carbone. Entre investissements dans une flotte plus propre, mise en place d’une station d’avitaillement publique et retour d’expérience sur l’exploitation de ces véhicules, Antoine François, responsable des achats, revient sur les enjeux et perspectives de cette transition énergétique.
Avec l’ensemble des parties prenantes, nous avons donc décidé d’investir dans des véhicules fonctionnant au bioGNV : des autobus pour le Grand Dax et des autocars pour les lignes régionales. En parallèle, nous avons mis en place une station de recharge à Saint-Vincent-de-Paul, près de Dax. Cette station est accessible aussi bien aux acteurs économiques locaux (transporteurs, collectivités, particuliers) qu’à nos propres véhicules.
L’objectif était également de soutenir le développement du GNV au-delà de notre propre usage. La station a été construite en un temps record de 18 mois, avec un investissement porté par la RRTL et un soutien du Fonds européen de développement régional (FEDER). Pour cela, nous avons mis en place un marché public pour sa construction et son exploitation sur 15 ans, et collaborons depuis avec Endesa. Nous avons même formé nos salariés pour assurer le dépannage de la station en cas de problème.

Nous avons également constaté une légère baisse de la consommation de carburant, de l’ordre de 3 à 5 % par rapport au gazole. L’autonomie atteint environ 500 km, ce qui est suffisant pour nos besoins, et nous n’avons jamais rencontré de problème à ce niveau-là. Par précaution, nous avions même acquis une remorque avec des bouteilles de gaz en cas de panne sèche, mais en cinq ans, nous ne l’avons utilisée qu’une seule fois !
Les véhicules au bioGNV se révèlent très fiables, voire plus que leurs équivalents diesel.

L’adaptation de notre atelier mécanique a également représenté un investissement conséquent, à hauteur de 60 000 €. Nous avons dû installer des détecteurs de méthane, une alarme centrale et un système d’ouverture automatique des portes et des trappes en cas de fuite de gaz, en plus d’équiper nos mécaniciens de vêtements antistatiques et de les former à la sécurité.

Pouvez-vous présenter l’activité de la RRTL et de Trans-Landes ?
Antoine François : La RRTL est spécialisée dans le transport scolaire, les lignes régulières et le transport occasionnel à vocation touristique. De son côté, Trans-Landes couvre également le transport scolaire et les lignes régulières, mais gère en plus le réseau urbain de Dax ainsi que celui de la communauté de communes de MACS (Maremne Adour Côte-Sud). Historiquement, notre activité s’est concentrée sur les Landes, mais en septembre 2022, nous avons étendu notre présence au Lot-et-Garonne avec la reprise d’une ligne entre Agen et Villeneuve-sur-Lot. Aujourd’hui, nous disposons de 17 dépôts répartis sur ces territoires.Quelle est votre vision en matière de transition énergétique et de mobilité décarbonée ?
A.F. : Depuis 2018, la Région Nouvelle-Aquitaine est l’actionnaire unique de la RRTL, et plusieurs collectivités locales, dont le Grand Dax, participent au financement de Trans-Landes. Nous avons mené une réflexion commune avec ces acteurs sur l’adoption d’une énergie alternative pour les réseaux urbains et les grandes lignes régionales des Landes. Après avoir étudié plusieurs solutions, le bioGNV s’est imposé comme la meilleure option : il permet une réduction significative des émissions de CO₂, n’impacte pas l’exploitation des véhicules, et son coût reste maîtrisé.Avec l’ensemble des parties prenantes, nous avons donc décidé d’investir dans des véhicules fonctionnant au bioGNV : des autobus pour le Grand Dax et des autocars pour les lignes régionales. En parallèle, nous avons mis en place une station de recharge à Saint-Vincent-de-Paul, près de Dax. Cette station est accessible aussi bien aux acteurs économiques locaux (transporteurs, collectivités, particuliers) qu’à nos propres véhicules.
L’objectif était également de soutenir le développement du GNV au-delà de notre propre usage. La station a été construite en un temps record de 18 mois, avec un investissement porté par la RRTL et un soutien du Fonds européen de développement régional (FEDER). Pour cela, nous avons mis en place un marché public pour sa construction et son exploitation sur 15 ans, et collaborons depuis avec Endesa. Nous avons même formé nos salariés pour assurer le dépannage de la station en cas de problème.

La station GNV Endesa de Saint-Vincent-de-Paul, près de Dax
Combien de véhicules GNV possédez-vous et quel est leur poids dans la flotte de la RRTL et de Trans-Landes ?
A.F. : 33 de nos véhicules fonctionnent au bioGNV, dont 8 dans le Lot-et-Garonne. Cela représente environ 10 % de notre flotte totale. Nos bus urbains sont des modèles Mercedes, tandis que nos autocars scolaires et interurbains sont des Iveco. Nous remplaçons ces véhicules régulièrement, toutefois, le surcoût à l’achat d’un autocar GNV – environ 50 000 € de plus qu’un modèle diesel – freine notre capacité à élargir rapidement cette flotte.
Quels avantages avez-vous constatés avec ces véhicules ?
A.F. : En termes d’exploitation, la transition s’est faite sans difficulté. Nous avons formé nos conducteurs à l’utilisation de la station de recharge et ils se sont très rapidement adaptés. Aucun ne s’est plaint du changement, bien au contraire : ils sont très satisfaits du couple et de la puissance des véhicules. De plus, ces derniers sont nettement plus silencieux que les modèles diesel.Nous avons également constaté une légère baisse de la consommation de carburant, de l’ordre de 3 à 5 % par rapport au gazole. L’autonomie atteint environ 500 km, ce qui est suffisant pour nos besoins, et nous n’avons jamais rencontré de problème à ce niveau-là. Par précaution, nous avions même acquis une remorque avec des bouteilles de gaz en cas de panne sèche, mais en cinq ans, nous ne l’avons utilisée qu’une seule fois !
Les véhicules au bioGNV se révèlent très fiables, voire plus que leurs équivalents diesel.

Avez-vous rencontré des difficultés lors de l’adoption des véhicules GNV ?
A.F. : Il n’y a pas eu d’obstacles autres que financiers. Le principal surcoût concerne l’entretien préventif des véhicules, environ 15 à 20 % plus élevé en raison de pièces spécifiques comme les sondes et les bougies, qui doivent être remplacées régulièrement. En revanche, nous avons constaté une baisse des réparations, ce qui compense en partie ces coûts supplémentaires.L’adaptation de notre atelier mécanique a également représenté un investissement conséquent, à hauteur de 60 000 €. Nous avons dû installer des détecteurs de méthane, une alarme centrale et un système d’ouverture automatique des portes et des trappes en cas de fuite de gaz, en plus d’équiper nos mécaniciens de vêtements antistatiques et de les former à la sécurité.
Envisagez-vous d’autres solutions énergétiques pour compléter ou remplacer votre flotte, comme l’électrique ou l’hydrogène ?
A.F. : L’hydrogène représente un investissement trop lourd, et nos donneurs d’ordre ne sont pas prêts à financer une telle infrastructure. Quant à l’électrique, nous avons étudié cette solution à plusieurs reprises, mais nous n’avons jamais franchi le pas. Nos lignes sont longues et le département des Landes est très étendu, ce qui impose une autonomie importante. Pour compenser les limitations actuelles de l’électrique, il faudrait quasiment doubler notre nombre de véhicules, ce qui n’est pas viable. De plus, les infrastructures de recharge sont extrêmement coûteuses. En l’état, cette option ne nous semble pas adaptée à nos contraintes.Selon vous, quelles mesures faciliteraient une adoption plus large du GNV par les entreprises de transport ?
A.F. : Les constructeurs devraient fournir un effort en baissant les prix des véhicules, ou alors des aides à l’achat plus conséquentes devraient être mises en place. Le frein principal est vraiment l’acquisition des véhicules. Il faut dire que nous avons aussi été fortement impactés par la guerre en Ukraine, qui a entraîné une flambée des prix du gaz. Nous avons négocié avec Endesa pour bloquer nos tarifs sur un an, ce qui nous a permis de limiter la hausse. Aujourd’hui, les prix sont redescendus, mais ils restent supérieurs à ceux d’avant-crise.
Quels sont les projets de la RRTL et de Trans-Landes en matière de bioGNV ?
A.F. : Nous continuons à investir dans le bioGNV, mais uniquement dans les zones où des stations de ravitaillement sont disponibles. Si davantage de stations ouvraient, notamment dans le nord des Landes, nous pourrions étendre notre flotte. Nous observons un fort dynamisme dans le développement des unités de méthanisation, ce qui nous laisse espérer l’ouverture de nouvelles stations à l’avenir.Un média soutenu par ses partenaires
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