Un camion au GNV : une récompense pour les chauffeurs ?

Un camion au GNV : une récompense pour les chauffeurs ?
Si la mobilité GNV semble aujourd’hui avoir si bien redémarré, c’est en grande partie parce que sa perception a évolué, aussi bien au niveau des chauffeurs que de leurs employeurs.
 

De la punition à la récompense

Le rallye des ambassadeurs, événement très attendu du Vendée énergie Tour, conduisait en juin dernier à la station bioGNV de La Chaize-le-Vicomte, où Laurent Sorin, chargé de projets et d’exploitation GNV pour la société d’économie mixte Vendée énergie, attendait les équipages.

Devant eux, il a affirmé : « Il y a quelques années, quand on remettait à un chauffeur les clés d’un camion au GNV, il demandait aussitôt ce qu’il avait pu faire de mal pour mériter un si traitement si dur. Aujourd’hui, ce geste est perçu comme une distinction, un privilège, une récompense ! ».

 

Des contraintes à supporter

Rouler avec un poids lourd au gaz naturel était souvent perçu comme une addition de contraintes : un camion moins puissant dont on n’était pas assuré de la fiabilité, des difficultés d’avitaillement (qui sont en train d’être sérieusement gommées) nécessitant des détours parfois importants, un temps de remplissage long, une autonomie limitée, la crainte d’une fuite de gaz, des constructeurs pas toujours très motivés, etc.

Les chauffeurs d’anciens camions au GNV partageaient leur sort avec d’autres professionnels auxquels il était imposé d’effectuer des tournées ou des interventions avec des utilitaires légers électriques. Eux aussi vivaient cela comme une punition.
 

Evolution rapide

L’évolution positive et rapide touche davantage la mobilité GNV. Déjà parce que l’usage d’un carburant alternative particulièrement vertueux pour l’environnement et la santé publique, surtout lorsqu’il a pour origine la méthanisation de déchets locaux, comme à proximité de la station bioGNV de La Chaize-le-Vicomte, permet de redorer le blason des chauffeurs routiers sur lesquels on voudrait faire peser beaucoup de maux. Ensuite parce que les camions, mais aussi les cars et bus, sont devenus de véritables petits bijoux technologiques. De quoi éprouver un véritable sentiment de fierté, proche de celui qu’on peut ressentir en intégrant une équipe d’élites.
 

Des élèves désormais sensibilisés

Les élèves du lycée polyvalent et d’apprentissage Rosa Parks de la Roche-sur-Yon vivent pleinement ce sentiment de fierté d’avoir à disposition un engin à la pointe, qui se développe à grande vitesse, mais reste encore peu courant sur les routes. Ils savent qu’ils seront parmi les pionniers à les utiliser.

Leur établissement est le premier de France à recevoir un tracteur routier GNV (Scania R410) pour les former au métier de chauffeur. La belle coïncidence veut que les réservoirs du nouveau véhicule soient justement remplis sur le site qui a accueilli les participants au rallye des ambassadeurs.

Autonomie et puissance

L’autonomie des tracteurs routiers GNV s’allonge. Grâce aux modèles fonctionnant au GNL, elle est du même ordre de grandeur que leurs équivalents diesel. Le Scania R410, par exemple, est équipé d’un moteur de 13 litres de cylindrée qui le dote d’une puissance de 410 chevaux. Ses performances n’ont rien à envier aux camions alimentés au gazole.

Le flocage des poids lourds alimentés au gaz naturel se veut joyeusement distinctif. Il joue le rôle d’une carte de visite traduisant un savoir-faire peu répandu. Il exprime aussi la bonne volonté des transporteurs de satisfaire aux exigences de plus en plus de clients, notamment ceux de la grande distribution, pour lesquels l’impact carbone doit être parfaitement maîtrisé.
 

Une phrase qui résume tout

 
Cette phrase, prononcée par Laurent Sorin, principalement devant des équipages venus en voitures électriques jusqu’à la station bioGNV de La Chaize-le-Vicomte, a pu apparaître anodine, exagérée, ou de l’ordre d’une simple anecdote sans importance.

Et pourtant, elle résume parfaitement ce qui est en train de se produire dans la filière du transport routier. Une véritable petite révolution qui fait entrer le secteur dans une nécessaire mobilité durable, de plus en plus comprise et assumée.

 

Scania first

Dans son intervention qui a duré une bonne vingtaine de minutes, le chargé de projets et d’exploitation GNV pour Vendée énergie a fait le tour complet, en accéléré, des enjeux et du stade de développement actuel de la mobilité au gaz naturel. Parmi les curiosités vendéennes, il a souligné la forte pénétration des solutions Scania chez les transporteurs du territoire. Un phénomène qui lui est spécifique. Et qui s’explique par une filière très active dans le département, toujours à la recherche de nouveaux chauffeurs.

Dans ce contexte, pour être attrayantes, les entreprises cherchent le meilleur. Le petit plus qui fera venir ou rester les professionnels du cerceau. Les dirigeants du secteur estiment qu’au niveau des tracteurs routiers GNV, c’est la firme plus que centenaire qui propose les véhicules les plus aboutis et agréables, face à son principal concurrent sur le terrain, Iveco.

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Philippe SCHWOERER Philippe SCHWOERER
Journaliste
Très tôt sensibilisé aux économies d'énergie, Philippe défend une mobilité durable plurielle à travers ses articles publiés dans plusieurs médias en ligne.

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