Sans biométhane, la décarbonation du transport lourd britannique est dans l'impasse

								
								
									Alors que le Royaume-Uni ambitionne d’atteindre le « Net Zéro », le transport routier lourd reste le maillon faible de sa décarbonation. La transition vers les véhicules zéro émission peine à se concrétiser pour les longues distances, freinée par des obstacles techniques, logistiques et financiers majeurs. Le récent rapport commandé par la Green Gas Taskforce rappelle qu’une solution est déjà disponible : le biométhane. Ce gaz renouvelable, produit localement à partir de déchets organiques, offre le moyen le plus rapide et le plus économique de réduire massivement les émissions du fret lourd au cours des vingt prochaines années. Sans un soutien politique clair, avertit le rapport, le risque est réel de voir la décarbonation du transport s’enliser — prolongeant l’ère du diesel.
 
La stratégie britannique repose fortement sur l’électrification du transport routier. Mais la généralisation des camions électriques reste largement théorique, en particulier pour les véhicules de 40 à 44 tonnes, cœur du transport long-courrier. Les batteries, encore lourdes et coûteuses, limitent les capacités opérationnelles. Les camions électriques ne sont pas disponibles en configuration 6x2, standard pour les 44 tonnes. En 4x2, la charge utile chute de 20 % par rapport à un modèle diesel équivalent : un camion électrique transporte environ 24 tonnes, contre 29 tonnes pour un diesel. Pour les transporteurs, cela signifie potentiellement 20 % de camions en plus pour un même volume de fret - une contrainte logistique et financière majeure.
 
 
Face à ces contraintes, le biométhane se distingue par sa maturité technologique et son efficacité environnementale. Les poids lourds alimentés au biométhane permettent une réduction moyenne de 83 % des émissions de CO2 par rapport au diesel et, lorsqu’il est produit à partir de fumier ou de biodéchets, le gaz vert peut même générer des émissions négatives sur l’ensemble du cycle de vie (Well-to-Wheel). Cette performance fait du biométhane un levier décisif pour atteindre les objectifs de neutralité carbone, tout en renforçant l’économie circulaire et la sécurité énergétique.
 
 
 
Sur le plan opérationnel, les camions au gaz offrent des performances proches du diesel : autonomie, charge utile et temps de ravitaillement comparables. Les modèles 6x2 de 44 tonnes sont déjà disponibles et utilisés par plusieurs transporteurs européens. Le surcoût à l’achat d’un camion au gaz est amorti en environ trois ans d’exploitation. À long terme, le coût total de possession (TCO) devient inférieur à celui d’un camion diesel, grâce à la stabilité du prix du biométhane et à une maintenance simplifiée. Cette rentabilité libère des marges que les opérateurs peuvent réinvestir dans d’autres technologies bas-carbone.
Par ailleurs, le réseau de stations biométhane se densifie : 33 stations bioGNC et 37 bioGNL devraient être en service fin 2025, et respectivement 46 et 47 d’ici 2027.
Un déploiement bien plus rapide que celui des stations de recharge électrique haute puissance.
 
 
 
 
L’allègement de taxe sur les carburants appliqué au biométhane doit être prolongé bien au-delà de 2032 (le rapport évoque 2035). Sa disparition risquerait de renvoyer 3 000 véhicules au biométhane vers le diesel dès 2027, effaçant les gains obtenus.
 
De plus, les futures réglementations européennes sur les poids lourds doivent prendre en compte les émissions Well-to-Wheel et la nature biogénique du biométhane, afin d’encourager les constructeurs à poursuivre leurs développements.
 
Et enfin, l’Obligation sur les carburants renouvelables (RTFO) doit voir ses objectifs relevés au-delà de 2030, avec une indexation du prix des certificats RTFC, pour garantir la stabilité économique des producteurs.
 
Sans un engagement clair sur ces différents points, les opérateurs risquent de se détourner du gaz vert, laissant la place à un retour du diesel. Loin d’être une opposition à l’électrique, le biométhane doit être perçu comme un complément stratégique. Il permet de réduire immédiatement les émissions du parc existant, tout en préparant la transition vers d’autres solutions zéro émission à long terme.
									
									
																		
									
									
									
										
									
									
  
									
									
								
							La stratégie britannique repose fortement sur l’électrification du transport routier. Mais la généralisation des camions électriques reste largement théorique, en particulier pour les véhicules de 40 à 44 tonnes, cœur du transport long-courrier. Les batteries, encore lourdes et coûteuses, limitent les capacités opérationnelles. Les camions électriques ne sont pas disponibles en configuration 6x2, standard pour les 44 tonnes. En 4x2, la charge utile chute de 20 % par rapport à un modèle diesel équivalent : un camion électrique transporte environ 24 tonnes, contre 29 tonnes pour un diesel. Pour les transporteurs, cela signifie potentiellement 20 % de camions en plus pour un même volume de fret - une contrainte logistique et financière majeure.
Le biométhane, solution immédiate et efficace face aux difficultés de l’électrification des flottes poidslourds
Le rapport pointe également le goulot d’étranglement du réseau de recharge. Moins de dix sites au Royaume-Uni permettent aujourd’hui la recharge publique de semi-remorques électriques. Les délais d’obtention de permis et les coûts de raccordement, souvent compris entre 3 et 20 millions de livres, freinent les projets. De plus, le prix d’achat d’un camion électrique reste au moins deux fois supérieur à celui d’un diesel, et les dispositifs de financement adaptés sont encore rares.Face à ces contraintes, le biométhane se distingue par sa maturité technologique et son efficacité environnementale. Les poids lourds alimentés au biométhane permettent une réduction moyenne de 83 % des émissions de CO2 par rapport au diesel et, lorsqu’il est produit à partir de fumier ou de biodéchets, le gaz vert peut même générer des émissions négatives sur l’ensemble du cycle de vie (Well-to-Wheel). Cette performance fait du biométhane un levier décisif pour atteindre les objectifs de neutralité carbone, tout en renforçant l’économie circulaire et la sécurité énergétique.
 
De nombreux avantages pour le transport routier
Le potentiel britannique est estimé à 120 TWh d’ici 2050, soit suffisamment pour alimenter la totalité du parc de poids-lourds si nécessaire. Selon les projections, le biométhane pourrait permettre jusqu’à 112 millions de tonnes de CO2 évitées d’ici 2040, voire 206 millions en combinant production et capture carbone.
 Sur le plan opérationnel, les camions au gaz offrent des performances proches du diesel : autonomie, charge utile et temps de ravitaillement comparables. Les modèles 6x2 de 44 tonnes sont déjà disponibles et utilisés par plusieurs transporteurs européens. Le surcoût à l’achat d’un camion au gaz est amorti en environ trois ans d’exploitation. À long terme, le coût total de possession (TCO) devient inférieur à celui d’un camion diesel, grâce à la stabilité du prix du biométhane et à une maintenance simplifiée. Cette rentabilité libère des marges que les opérateurs peuvent réinvestir dans d’autres technologies bas-carbone.
Par ailleurs, le réseau de stations biométhane se densifie : 33 stations bioGNC et 37 bioGNL devraient être en service fin 2025, et respectivement 46 et 47 d’ici 2027.
Un déploiement bien plus rapide que celui des stations de recharge électrique haute puissance.
 Les choix politiques et réglementaires doivent consolider la filière biogaz
Pour la Green Gas Taskforce, l’enjeu n’est plus technologique mais réglementaire. L’incertitude politique freine les investissements et pourrait menacer les progrès déjà accomplis. Trois mesures clés doivent être prises pour consolider la filière.L’allègement de taxe sur les carburants appliqué au biométhane doit être prolongé bien au-delà de 2032 (le rapport évoque 2035). Sa disparition risquerait de renvoyer 3 000 véhicules au biométhane vers le diesel dès 2027, effaçant les gains obtenus.
De plus, les futures réglementations européennes sur les poids lourds doivent prendre en compte les émissions Well-to-Wheel et la nature biogénique du biométhane, afin d’encourager les constructeurs à poursuivre leurs développements.
Et enfin, l’Obligation sur les carburants renouvelables (RTFO) doit voir ses objectifs relevés au-delà de 2030, avec une indexation du prix des certificats RTFC, pour garantir la stabilité économique des producteurs.
Sans un engagement clair sur ces différents points, les opérateurs risquent de se détourner du gaz vert, laissant la place à un retour du diesel. Loin d’être une opposition à l’électrique, le biométhane doit être perçu comme un complément stratégique. Il permet de réduire immédiatement les émissions du parc existant, tout en préparant la transition vers d’autres solutions zéro émission à long terme.
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