EverLoNG : un projet de captage du CO2 pour les navires GNL

EverLoNG : un projet de captage du CO2 pour les navires GNL
Le Gas Vitality, navire GNL de TotalEnergies
Le projet EverLoNG réunit des scientifiques, TotalEnergies et Heerema Marine Contractors autour de la mise en œuvre expérimentale de la capture du CO2 à bord de deux navires alimentés au GNL. Bénéficiant d’un financement européen de 3,4 millions d'euros d’un fond dédié à l’accélération de l’adoption du captage carbone émis par les navires eux-mêmes (SBCC), il apparaît comme une solution pertinente au regard des objectifs fixés au transport maritime d'ici à 2050.
 
Le secteur maritime doit réduire ses émissions de CO2 d'au moins 50 % d'ici à 2050. De nombreuses pistes sont explorées, de l’utilisation de nouveaux modes de propulsion (hydrogène, batteries...) à l’amélioration des performances de systèmes existants. Le GNL offre des perspectives très intéressantes (grâce à son faible impact environnemental), les armateurs cherchant désormais à limiter encore plus les rejets de CO2 des navires au GNL par l’intégration de techniques de récupération du CO2 qu’ils émettent lors de leurs déplacements : le SBCC (Ship-Based Carbon Capture).
 
Ainsi, l'année dernière, le géant sud-coréen de la construction navale Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering (DSME) a mis au point une technologie permettant de collecter et de stocker le dioxyde de carbone généré pendant l'exploitation des navires. En janvier de cette année, son compatriote Samsung Heavy Industries (SHI) a également développé un système de captage et de stockage du carbone applicable aux navires alimentés au GNL. En Europe, la société finlandaise Langh Tech, spécialisée dans les technologies vertes, a commencé à étudier la possibilité de capturer le carbone à bord des navires. Value Maritime, Scorpio Tankers... la liste des armateurs qui explorent cette voie ne cesse de s’allonger.

 
Dans ce cadre, le projet EverLoNG, qui réunit 16 partenaires issus de cinq pays - Allemagne, Pays-Bas, Norvège, Royaume-Uni et États-Unis -, propose une vision plus globale de la problématique de gestion des émissions de CO2 par les navires. Capter le dioxyde de carbone est certes crucial, mais quid de son devenir ? Des études en parallèle seront donc menées pour soutenir le développement de réseaux de captage, d'utilisation et de stockage du carbone, reliant le SBCC aux liaisons de transport du CO2, à son stockage géologique et à ses marchés d'utilisation.

D'ici à 2025, les partenaires du projet EverLoNG souhaitent faire du SBCC une option de décarbonation compétitive, avec un coût marginal de réduction - le coût de la réduction de l'impact environnemental - compris entre 75 et 100 euros par tonne d'équivalent CO2 et un taux de capture du CO2 pouvant atteindre 90 %. Sur la base de tels ratios, et sous réserve d’un déploiement à la complexité réduite, le « Ship-Based Carbon Capture » pourrait encore renforcer la place du GNL comme carburant incontournable du transport maritime.

Pour plus d'information, rendez-vous sur le site officiel du projet.




 

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Jean-Luc PONCIN Jean-Luc PONCIN
Journaliste
De formation scientifique, Jean-Luc est un journaliste diplômé du CFPJ. Passionné par les projets et les technologies qui gravitent autour de la transition écologique, il collabore régulièrement sur différents médias liés à l'énergie et à la mobilité

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1 Commentaire

  1. AlberiPublié le 20/04/2022 à 20:37

    Ce projet de captage de CO2, intéressant, mais pour quoi en faire de ce CO2 ?
    Pour un stockage en couches géologiques profondes !
    C’est une solution de géoingéniérie très discutable et très discutée, une façon de continuer les émissions de CO2 et de reporter à plus tard la vraie question de sobriété énergétique.
    Elle est envisagée car, un jour, le coût de la tonne CO2 sera supérieure au coût de l’injection de cette tonne en couches géologiques profondes. Le roi "argent" aura décidé ! Dès lors, on sera prêt à dépenser de l’énergie supplémentaire pour cette injection en sous-sol. Une fuite (...de CO2....) en avant

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