Pays-de-la-Loire : une dynamique pour l'emploi et la formation au bioGNV

Pays-de-la-Loire : une dynamique pour l'emploi et la formation au bioGNV
Composée des départements de la Loire-Atlantique, du Maine-et-Loire, de la Vendée, de la Mayenne et de la Sarthe, la région des Pays-de-la-Loire est un territoire porteur pour le développement du biogaz. D’où un besoin grandissant de compétences pour accompagner cet élan.

« Nous assistons à un changement de comportement dans le monde de l’environnement. Ce qui se traduit à l’échelle locale par un changement de paradigme. Produire, à partir de déchets, du biogaz qui est injecté dans le réseau et trouve une utilisation localement », lance Gilles Simoncini, directeur territorial pour GRDF Pays de la Loire.

« Différentes boucles se forment. Une première exploite les déchets agricoles. Après injection dans le réseau GRDF, les volumes produits peuvent alimenter par exemple les bus, les camions de collecte, l’industrie, etc. Une seconde démarre avec les boues des stations d’épuration qui sont soumises à la méthanisation avec d’autres biodéchets. Cette seconde boucle trouve également une application dans la mobilité », explique-t-il.

Un dynamisme créateur d’emplois

« Ce dynamisme est créateur d’emploi. Il y a un besoin de développer des technologies qui s’appuient sur une main-d’œuvre qualifiée. Et ce, sur l’ensemble de la chaîne : collecte des déchets, production du gaz, méthanisation, exploitation, etc. Concernant les stations d’avitaillement, il faut du personnel pour la maintenance et l’exploitation », souligne Gilles Simoncini.

« Tout en restant prudent sur ce ratio, on estime qu’une station-essence classique ou au GNV a besoin de 10 professionnels. Aussi bien pour sa maintenance et son exploitation, que pour le bon fonctionnement des véhicules qui s’y ravitaillent en carburant. Voilà pourquoi il est nécessaire que les diésélistes pensent à se convertir à la mobilité GNV », avance-t-il. « On se rend compte qu’il y a une nécessité à structurer et professionnaliser la maintenance des stations d’avitaillement et des moteurs GNV », confirme Benjamin Simon, responsable Mobilité durable en Centre-Ouest pour GRDF.

S’intéresser aux carburants de demain

« Au lycée Rosa Parks de La Roche-sur-Yon, il existe une formation de conducteurs de poids lourds avec une sensibilisation aux carburants de demain et à l’éco-conduite. L’établissement a reçu en dotation un tracteur routier GNV. Mais il faut aller encore plus loin », appelle Benjamin Simon. « Aujourd’hui, les grands transporteurs emploient dans leurs ateliers des techniciens pour réparer et entretenir les bus ou camions diesel. Pour les modèles fonctionnant au gaz naturel, ils doivent faire appel à des spécialistes extérieurs. Il faudrait faire monter en compétences les effectifs internes », assure-t-il.

« Tout un pan de la filière maintenance doit pouvoir travailler sur les véhicules au gaz que l’on voit de plus en plus sur les routes. Il doit être accompagné afin d’adapter son offre de services à la réalité du marché. Sur le territoire des Pays de la Loire, nous comptons 12 statons d’avitaillement en GNV. Un nombre qui devrait être multiplié par 2 en moins de 2 ans », chiffre-t-il.

Qualité de service

« Il est très important de délivrer une qualité de services conforme aux exigences des transporteurs. Il y a un véritable besoin de personnel qualifié sur le territoire. Aussi bien dans la maintenance préventive qui exige une véritable expertise, que dans la maintenance curative. Au titre de la complémentarité dans les équipes, les transporteurs doivent pouvoir recruter des personnes déjà formées à la mobilité GNV. C’est un point sensible pour eux », révèle Benjamin Simon. « Si on veut que l’accélération dynamique en faveur de la mobilité GNV s’opère de la bonne manière, cette montée en puissance des compétences est incontournable », poursuit-il.

« Les formations actuellement en place ne sont pas à la hauteur. Aujourd’hui, il faut à la fois motiver les jeunes générations sur les nouveaux métiers, mais aussi faciliter le parcours des professionnels qui souhaitent s’y convertir. Pour exemple, le centre de maintenance des bus de Nantes Métropole souffre de ne pas trouver de bons profils. C’est un point faible de leur programme de conversion de la flotte au GNV », abonde Gilles Simoncini.

Les équipes de GRDF mobilisées

« Par l’intermédiaire d’Energy Formation, l’organisme de préparation aux métiers du gaz, GRDF a mis en place différents cursus professionnels. On y trouve des offres spécifiques sur la maintenance bioGNV, ainsi que sur des besoins complémentaires en matière d’exploitation et de méthanisation. Grâce à cette expertise développée par GRDF, les personnes intéressées peuvent s’adapter aux besoins du marché », met en avant Benjamin Simon. « Notre entreprise a aidé le lycée Rosa Parks dans son acquisition du camion GNV. C’est un acteur sur lequel nous nous appuyons pour présenter le biogaz lors de différentes manifestations », précise-t-il.

Challenge EcoGreen Gas

« GRDF est également partenaire du challenge EcoGreen Gas qui se déroulera sur le circuit de Fay-de-Bretagne, au Nord de Nantes, les 19 et 20 mai prochains. Cette compétition s’apparente au Shell Eco Marathon dans le sens où il est basé sur une consommation minimum. La différence principale est qu’il est réservé à des carburants vertueux produits localement, comme le bioGNV et l’hydrogène vert », se réjouit Benjamin Simon.

« Le lycée de la Joliverie est à la manœuvre pour l’organisation de cet événement. L’établissement forme les futurs techniciens du biogaz. C’est ce type d’événements que l’on souhaite organiser en collaboration avec GRTgaz. Ils permettent de présenter les offres de formation qui existent sur le territoire ligérien et au-delà », apprécie-t-il.

Intervention dans les établissements scolaires

« GRDF intervient de plus en plus fréquemment au sein des lieux d’enseignement. Dans les cantines des lycées, par exemple, nous effectuons des actions de sensibilisation contre le gaspillage alimentaire et pour le tri des déchets. Un lien direct est établi avec la mobilité GNV avec la présentation d’un petit véhicule. C’est un des exemples qui nous permettent de toucher le public », détaille Gilles Simoncini. « Au-delà de cet auditoire, nous souhaitons faire avancer le biogaz dans les milieux politiques, éducatifs et économiques », conclut-il.


Gaz Mobilité et moi-même remercions Gilles Simoncini et Benjamin Simon pour leur réactivité et leur disponibilité.

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Philippe SCHWOERER Philippe SCHWOERER
Journaliste
Très tôt sensibilisé aux économies d'énergie, Philippe défend une mobilité durable plurielle à travers ses articles publiés dans plusieurs médias en ligne.

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