La Poste : vers un mix 50 % bioGNV pour le transport lourd

La Poste : vers un mix 50 % bioGNV pour le transport lourd
Avec un programme de déploiement de 8 nouvelles stations bioGNV, le Groupe La Poste va considérablement augmenter sa flotte de véhicules fonctionnant au biogaz au cours des prochaines années. À terme, jusqu’à 50 % du parc pourrait être converti.
 
A chaque application sa solution ! Dans le domaine de la mobilité, le Groupe La Poste adopte une approche pragmatique. Alors que le 100 % électrique est privilégié pour les livraisons du premier et dernier kilomètre, la solution biogaz s’impose pour les véhicules lourds. Une approche que nous explique Christophe Baboin, Directeur Transport adjoint à la branche Services Courrier Colis.
 
Dans le domaine du transport lourd, comment est configurée la flotte du groupe La Poste ?
 
« En interne, le groupe La Poste opère un peu moins de 300 poids lourds, notamment en Île-de-France et dans certaines grandes agglomérations en complément de nos sous-traitants. Le transport n’est pas vraiment notre métier. Notre cœur de métier, c’est le premier et le dernier kilomètre. Sur l’acheminement entre plateformes et réseaux de distribution, nous avons choisi de travailler avec des partenaires. En incluant les véhicules de ses partenaires, 5 000 camions sont mobilisés pour les besoins du groupe ».
 
A quand remontent les premiers déploiements de véhicules gaz ? Quelles sont les ambitions pour les années à venir ?
 
« On a commencé à déployer nos premiers véhicules gaz dès 2014 sur des axes transversaux comme Paris et Bordeaux. On a ensuite sorti une première station à Chelles, en Seine-et-Marne, avec une démarche un peu particulière. L’idée première était de sécuriser l’avitaillement. On a des chronogrammes très tendus et on avait besoin de fiabilité. On voulait aussi négocier la molécule. On a trouvé un énergéticien (Engie et GNVERT ndlr) avec un deal qui consistait à céder un morceau de notre terrain proche de chez nous mais aussi de la voie publique pour permettre aux transporteurs partenaires d’accéder facilement à la station. À Chelles, nous offrons un volume garanti de 2 500 tonnes par an sachant qu’on s’avitaille aussi ponctuellement sur des stations publiques. Cela a permis à GNVERT d’investir avec des volumes qui amortissent rapidement l’investissement.
L'objectif est de monter globalement à plus de 30 % de nos kilomètres en solution biogaz.
 
A date, la flotte interne du groupe La Poste compte 55 camions au gaz. Ce sont essentiellement des porteurs par rapport aux problématiques de gabarits en ville. À terme, nous aurons sans doute un mix 50 % au gaz avec une approche toujours très pragmatique. En fonction des cas d’usage et des disponibilités, on met en place les technologies qui vont bien. 
 
En intégrant les véhicules de nos partenaires transporteurs, l’objectif est de monter globalement à plus de 30 % de nos kilomètres en solution biogaz. Aujourd’hui, nous sommes à environ 7 %. Cette ambition demande de redéployer des stations sur le modèle de Chelles. Notre projet est de déployer 8 stations, mais il nous faudra aussi trouver des stations publiques proches pour certains sites.

 
On travaille en ce moment sur une zone comme Douvrin et on réfléchit à une seconde station en Île-de-France. L’idée est de privilégier les grandes plateformes qui représentent environ 400 arrivées/départs de camions par jour. On est sur une logique de flux assez rapide avec des besoins en consommation qui sont assez énormes  ».
 
GNL et/ou GNC ? Que privilégiez-vous ?
 
« La station de Chelles disposait également d’une solution d’avitaillement en GNL. Désormais, c’est vers le gaz naturel comprimé (GNC) que nous concentrons les efforts.
 
Il devrait y avoir des solutions en biogaz sur du GNL prochainement. Mais tant que ce n’est pas le cas, on s’oriente sur du biogaz comprimé (bioGNC ndlr). Nous avons discuté avec Iveco. Il y a bon espoir que les autonomies grimpent en GNC ce qui augmentera les cas d’usage. Si on parvient à avoir du bioGNL, on fera probablement un mix entre les deux »



A quel horizon les prochaines stations seront-elles opérationnelles ? Comment seront-elles configurées ?
 
« On a déjà un appel d’offres qui vient d’être lancé. L’idée est d’avoir plusieurs partenaires pour aller plus vite et avoir plus de capacité à mobiliser des CAPEX. Nous souhaitons pouvoir lancer les premiers projets début 2023 au plus tard afin d’avoir les premières stations opérationnelles entre fin 2023 et début 2024
 
Nous souhaiterions avoir des stations évolutives pour demain aller vers du multi-énergies en intégrant de la distribution voire de la production d’hydrogène »
 
Comment comptez-vous inciter vos transporteurs partenaires à passer au GNV ?

« Nous incitons nos partenaires transporteurs en demandant dans nos appels d’offre une réponse au gaz uniquement, et nous finançons le prix du gaz dans le prix de la prestation que nous payons à nos transporteurs. »
 

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Michaël TORREGROSSA Michaël TORREGROSSA
Rédacteur en chef
Persuadé que la mobilité du future sera multi-énergies, Michaël est le rédacteur en chef et fondateur de Gaz Mobilité.

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1 Commentaire

  1. GiraudPublié le 22/06/2022 à 13:55

    Je porte à votre connaissance, que Véolia RIMMA de Nancy utilise des camions au GNC.

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