Prix du GNV : une baisse confirmée, mais un marché toujours fragile

Prix du GNV : une baisse confirmée, mais un marché toujours fragile
Invité à dresser un nouveau point sur les marchés de l’énergie lors d’un webinaire organisé début juin, Alexandre Werner, directeur énergie d’Enerjump, a livré une analyse détaillée de la situation économique et géopolitique. Avec un accent particulier sur les dynamiques en cours sur le marché du gaz, l’expert souligne une détente bienvenue des prix... mais appelle à rester vigilant.
 
« Nous sommes dans une nouvelle fourchette de prix beaucoup plus basse qu’au dernier point de marché (mars 2025 ndlr) » souligne Alexandre Werner. Là où les prix oscillaient entre 38 et 56 €/MWh il y a quelques mois, ils évoluent désormais entre 31 et 37 €/MWh. « C’est quand même très positif pour nos clients », ajoute-t-il.
 
Le marché reste toutefois sensible aux aléas. Ainsi sur la maintenance des champs gaziers en Norvège. Si cette dernière se révèle mieux répartie cette année, la moindre péripétie fait immédiatement réagir les marchés. « On a vu ça le 24 mai où il y a eu une panne imprévue sur le compresseur du champ gazier Troll. A cette période, on voit une réaction du marché qui repart tout de suite à la hausse » illustre l’intervenant d’Enerjump.
 
Le contexte géopolitique, et en particulier la guerre en Ukraine, continue également d’influencer les cours. « Le 1er juin, il y avait l’attaque de l’Ukraine sur la Russie où l’Ukraine a réussi à détruire des avions russes », note Alexandre Werner. Ce type d’action contribue à tendre les marchés. D’autant que « le 2 juin », une nouvelle réunion diplomatique s’est tenue sans résultats concrets, ce qui a engendré un nouveau sursaut du marché.

Stockage : une régulation assouplie qui apaise les marchés

En matière de stockage, Alexandre Werner note une capacité nettement inférieure à l’an dernier liée à une forte consommation hivernale. « Les stocks européens de gaz sont actuellement remplis à 52 %, c’est quand même plus bas que l’année dernière, où il s’élevait à 72 % », alerte-t-il.
 
Une situation qui a eu un impact limité sur les marchés grâce à un assouplissement du cadre réglementaire adopté par Bruxelles. « L’objectif de remplissage est passé à 83 % au lieu de 90 %. Il y a un écart supplémentaire de l’objectif de 4 % si un pays pense que c’est nécessaire », souligne le directeur énergie d’Enerjump qui pointe également la suppression des objectifs intermédiaires, susceptibles d’entrainer le marché à la hausse. « Le marché de gaz s’est détendu » note l’intervenant.
 

Un nouveau plan européen pour sortir définitivement du gaz russe

Le point marché d’Enerjump était aussi l’occasion de revenir sur le nouveau plan européen pour mettre fin aux importants russes. Annoncé début mai, celui-ci vise à sortir définitivement aux importations d’énergie russe d’ici 2027. Il s’agit notamment « d’arrêter de conclure de nouveaux contrats d’importation » et de « ne pas renouveler les contrats existants ».
 
L’idée est aussi de « lutter contre les contournements » via des filiales ou navires fantômes. Chaque état devra également élaborer un plan national détaillant la manière dont il entend éliminer le gaz et le pétrole russe de son bouquet énergétique. « Ce nouveau plan a été annoncé, mais n’a pas encore été voté » précise Alexandre Werner.
 
En attendant, la dépendance de l’Europe aux importations russes a nettement diminué. « Avant l'invasion de l'Ukraine, la Russie fournissait à peu près 45% du gaz importé par l'Union européenne. Aujourd'hui, nous sommes à 19%, principalement par le gazoduc Turkstream et sous forme de GNL » détaille le représentant d’Enerjump.
 
Des tensions persistantes sur le marché du pétrole
Alexandre Werner a également évoqué les évolutions du marché pétrolier, soulignant une certaine nervosité liée au contexte géopolitique. « Le pétrole a fortement monté récemment », observe-t-il. Un mouvement qui s’explique en partie par les tensions au Moyen-Orient. Suite à l’intensification des combats entre Israël et l’Iran, le prix du baril a bondi de plus de 10 %, repassant au-dessus des 70 dollars. Le blocage du détroit d’Ormuz, où transite 20 % de la consommation mondiale de pétrole, pourrait avoir de graves répercussions sur les marchés.
 

Un marché attentif à l’équilibre gazole / gaz

Enerjump observe enfin l’évolution du prix du gaz par rapport au gazole. « La comparaison est toujours intéressante, même si les unités d’énergie ne sont pas les mêmes », souligne Alexandre Werner, projetant une convergence temporaire des prix entre juillet et septembre 2025.
 
Pour les transporteurs souhaitant sécuriser leurs coûts, Enerjump préconise d’ailleurs à ses clients « des mandats de fixation de prix pour un mois ou pour plusieurs mois », y compris « en bio ». Sur ce point, l’entreprise continue de délivrer son attestation « 100 % bioGNV » sur la base de sources françaises.
 
Prochain point marché en septembre
Enerjump organisera un nouveau point marché le 25 septembre prochain (11h/11h30). Les inscriptions sont d’ores et déjà ouvertes en suivant ce lien.
 


Gaz'up
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