Entre 2 paliers symboliques, la Belgique poursuit le développement de la mobilité GNV
Plus de 10.000 véhicules alimentés au gaz naturel, et dans quelques jours l’inauguration de la centième station-service délivrant du GNV : la situation belge est commentée pour Gaz-Mobilité.fr par Didier Hendrickx.
Si le compteur s’était arrêté sur 9.000 et quelques unités à l’échéance indiquée, le cap des 10.000 véhicules fonctionnant au gaz naturel a bien été franchi désormais, le curseur ayant même dépassé les 11.000 exemplaires dans le courant de ce mois de mai. En parallèle, le nombre de stations-service délivrant du GNV en Belgique a suivi le mouvement, avec bientôt un centième site inauguré autour d’une forte communication. « Pour rappel, en 2013, seulement 600 engins circulaient sur le territoire, trouvant à s’approvisionner en gaz naturel dans seulement une quinzaine de points de livraison. L’évolution est véritablement perceptible depuis 3 ans », commente Didier Hendrickx.
Parmi les enseignes présentes sur le territoire, Dats 24, filiale de Colruyt Group, pèse pour plus de la moitié, avec environ 60 stations ouvertes, et 13 nouveaux sites dont la mise en exploitation est programmée pour 2018. Enora, - né d’une volonté de partenariat entre Engie Electrabel, G&V Energy Group, et Ideta -, détient de son côté 10 stations. Idem pour PitPoint, l’opérateur d’origine néerlandaise repris par Total. Citons aussi Q8 avec 5 sites.
Le démarrage a été plus lent en Wallonie qui ne dispose que de 20 de la centaine des stations ouvertes dans le pays. « Pour toute la Belgique, une trentaine de projets sont sur la table », souligne Didier Hendrickx. « Selon un programme remis par la Belgique il y a 1 an et demi, pour faire suite à la directive européenne Alternative Fuels Infrastructure, les objectifs 2020 sont de 300 stations en Flandre, 30 en Wallonie, et 3 pour Bruxelles. Concernant Bruxelles et la Wallonie, les objectifs seront atteints. Mais celui pour la Flandre était un peu trop optimiste. Nous disons qu’il faudrait en 2030 400 stations ouvertes en Belgique, dont une centaine en Wallonie », détaille-t-il.
En Belgique, les aides financières sont accordées par les acteurs de la filière du gaz naturel. De 2014 à 2016, elle a ainsi octroyé près de 2.000 primes à l’acquisition de véhicules alimentés au GNV. « L’aide allait jusqu’à 2.000 euros en 2014, puis 1.000 euros les 2 années suivantes », complète notre interlocuteur. A partir de 2016, cette aide n’a pas été reconduite, « mais en Flandre les voitures au gaz naturel sont depuis lors exemptées de taxe de mise en circulation et de taxe de circulation jusqu’à au moins 2020 », explique-t-il.
Et pour la Wallonie ? « Nous espérons que l’exemption des taxes soit étendue à toute la Belgique. En attendant, depuis 2017, une aide à l’achat de 500 euros est proposée en Wallonie. Au total, toutes ces subventions de 500 à 2.000 euros accordées en Belgique ont poussé le marché, et ont permis d’immatriculer plusieurs milliers de voitures GNV », répond-il. Il tient en outre à souligner que « les gestionnaires des réseaux de distributions belges de gaz naturel soutiennent les communes qui cherchent à convertir leur flotte ». Les primes, ce n’est d’ailleurs pas que pour l’achat des véhicules. « Entre 2014 et 2016, des aides comprises entre 25.000 et 50.000 euros ont été octroyées pour faciliter l’ouverture de 20 stations GNV », illustre le Public Affairs Manager de Gas.be.
« Depuis 2012, nous avons été présent au salon automobile de Bruxelles, avec, en exposition, 10 véhicules fonctionnant au gaz naturel. Mais pas en 2018. Nous continuons à travailler avec les constructeurs, mais dans une vaste campagne de communication avec des spots à la radio, une présence dans les médias sociaux dont Facebook. Nous travaillons aussi avec les réseaux de stations-service, où nous diffusons des témoignages d’automobilistes qui roulent au GNV », explique Didier Hendrickx.
Un revirement qui permet d’être au plus près du grand public, et notamment des personnes qui ne fréquentent pas le salon de Bruxelles. « Nous avons souhaité accroître la notoriété du GNV, les médias accordant une place plus importante à la mobilité électrique. Avec déjà plus de 3.200 commandes de véhicules roulant au gaz naturel, on peut déjà parler de réussite pour notre action, mais nous sommes conscients que nous devons poursuivre les efforts. Nous sommes d’ailleurs en train de réfléchir à une deuxième campagne de communication pour 2018 », révèle notre interlocuteur.
Notre interlocuteur insiste sur un point particulier, celui des délais de livraison : « Il est important que les constructeurs ne découragent pas ni ne déçoivent par des délais trop importants après commande. Les véhicules sont le plus souvent livrés après 2 à 3 mois d’attente, voire 6 mois pour certains modèles. Les constructeurs doivent anticiper et s’adapter à ce marché d’avenir. Le cadre réglementaire est quasiment en place en Belgique. C’est un important signal pour les constructeurs mais aussi pour les exploitants de stations qui peuvent avoir une meilleure visibilité de leurs investissements dans la filière ».
Et du côté des concessionnaires ? « Les concessionnaires ont aussi un rôle très important à jouer dans la promotion de la mobilité au gaz naturel, mais il le font surtout quand ils y trouvent une plus-value. Ca se comprend car ils doivent équiper leurs garages pour proposer des véhicules en démonstration, et former du personnel pour les entretenir. A leur niveau, c’est un choix commercial à faire », concède notre interlocuteur.
Le Public Affairs Manager de Gas.be tient à préciser que les poids lourds ne sont pas les seuls à s’intéresser au gaz naturel liquéfié : « Le GNL se développe aussi pour la navigation. Les premiers points de bunkering GNL arrivent en Belgique ». Il cite le terminal de Zeebrugge. « Ce site facilite aussi le ravitaillement des stations-service belges en GNL. Ce terminal constitue une plaque tournante pour ce carburant, au-delà des frontières de notre pays », souligne notre interlocuteur.
Distinguant 2 scénarios, - méthanisation et Power to Gas -, il se réjouit qu’ils « tendent vers le zéro émission », et espère « des développements positifs » sur ces sujets, relevant « l’importance de l’expérience française avec l’Ademe pour, à terme, couvrir la totalité des besoins en gaz dans l’Hexagone avec une production renouvelable ».
La Belgique semble déjà bien se préparer au développement massif du biogaz dans la mobilité, avec, déjà, des flottes de plus en plus importantes de bennes à ordures ménagères fonctionnant au GNV. Un scénario idéal pour une économie locale et circulaire, le gaz produit par la méthanisation des déchets permettant aux véhicules qui les collectent de fonctionner.
Gaz Mobilité et moi-même remercions vivement Didier Hendrickx pour sa réactivité et sa grande disponibilité.
De 600 à 11.000 véhicules en 5 ans
« Notre ambition est de multiplier par deux chaque année le parc. D’ici à fin 2017, nous espérons donc compter plus de 10.000 véhicules GNC sur nos routes », nous confiait en janvier 2017 Didier Hendrickx, Public Affairs Manager de Gas.be, la fédération belge du gaz naturel.Si le compteur s’était arrêté sur 9.000 et quelques unités à l’échéance indiquée, le cap des 10.000 véhicules fonctionnant au gaz naturel a bien été franchi désormais, le curseur ayant même dépassé les 11.000 exemplaires dans le courant de ce mois de mai. En parallèle, le nombre de stations-service délivrant du GNV en Belgique a suivi le mouvement, avec bientôt un centième site inauguré autour d’une forte communication. « Pour rappel, en 2013, seulement 600 engins circulaient sur le territoire, trouvant à s’approvisionner en gaz naturel dans seulement une quinzaine de points de livraison. L’évolution est véritablement perceptible depuis 3 ans », commente Didier Hendrickx.
Les stations GNV en chiffres
« Sur la centaine de stations-service délivrant du GNV en Belgique, 4 proposent du GNL. La première de ces 4 stations a été ouverte en 2015, et nous comptons entre 5 et 10 projets de mise en service dans les 2-3 ans », précise notre interlocuteur de Gas.be.Parmi les enseignes présentes sur le territoire, Dats 24, filiale de Colruyt Group, pèse pour plus de la moitié, avec environ 60 stations ouvertes, et 13 nouveaux sites dont la mise en exploitation est programmée pour 2018. Enora, - né d’une volonté de partenariat entre Engie Electrabel, G&V Energy Group, et Ideta -, détient de son côté 10 stations. Idem pour PitPoint, l’opérateur d’origine néerlandaise repris par Total. Citons aussi Q8 avec 5 sites.
Le démarrage a été plus lent en Wallonie qui ne dispose que de 20 de la centaine des stations ouvertes dans le pays. « Pour toute la Belgique, une trentaine de projets sont sur la table », souligne Didier Hendrickx. « Selon un programme remis par la Belgique il y a 1 an et demi, pour faire suite à la directive européenne Alternative Fuels Infrastructure, les objectifs 2020 sont de 300 stations en Flandre, 30 en Wallonie, et 3 pour Bruxelles. Concernant Bruxelles et la Wallonie, les objectifs seront atteints. Mais celui pour la Flandre était un peu trop optimiste. Nous disons qu’il faudrait en 2030 400 stations ouvertes en Belgique, dont une centaine en Wallonie », détaille-t-il.
Carburant d’avenir
Comment expliquer le soudain démarrage de la mobilité GNV en Belgique ? « Nous avons fait en sorte que le gaz naturel pour la mobilité sorte de la confidentialité pour qu’il soit perçu comme un carburant d’avenir », répond Didier Hendrickx.En Belgique, les aides financières sont accordées par les acteurs de la filière du gaz naturel. De 2014 à 2016, elle a ainsi octroyé près de 2.000 primes à l’acquisition de véhicules alimentés au GNV. « L’aide allait jusqu’à 2.000 euros en 2014, puis 1.000 euros les 2 années suivantes », complète notre interlocuteur. A partir de 2016, cette aide n’a pas été reconduite, « mais en Flandre les voitures au gaz naturel sont depuis lors exemptées de taxe de mise en circulation et de taxe de circulation jusqu’à au moins 2020 », explique-t-il.
Et pour la Wallonie ? « Nous espérons que l’exemption des taxes soit étendue à toute la Belgique. En attendant, depuis 2017, une aide à l’achat de 500 euros est proposée en Wallonie. Au total, toutes ces subventions de 500 à 2.000 euros accordées en Belgique ont poussé le marché, et ont permis d’immatriculer plusieurs milliers de voitures GNV », répond-il. Il tient en outre à souligner que « les gestionnaires des réseaux de distributions belges de gaz naturel soutiennent les communes qui cherchent à convertir leur flotte ». Les primes, ce n’est d’ailleurs pas que pour l’achat des véhicules. « Entre 2014 et 2016, des aides comprises entre 25.000 et 50.000 euros ont été octroyées pour faciliter l’ouverture de 20 stations GNV », illustre le Public Affairs Manager de Gas.be.
Campagnes de communication
Gas.be a choisi pour cette année une nouvelle voie afin de pousser la mobilité au GNV.« Depuis 2012, nous avons été présent au salon automobile de Bruxelles, avec, en exposition, 10 véhicules fonctionnant au gaz naturel. Mais pas en 2018. Nous continuons à travailler avec les constructeurs, mais dans une vaste campagne de communication avec des spots à la radio, une présence dans les médias sociaux dont Facebook. Nous travaillons aussi avec les réseaux de stations-service, où nous diffusons des témoignages d’automobilistes qui roulent au GNV », explique Didier Hendrickx.
Un revirement qui permet d’être au plus près du grand public, et notamment des personnes qui ne fréquentent pas le salon de Bruxelles. « Nous avons souhaité accroître la notoriété du GNV, les médias accordant une place plus importante à la mobilité électrique. Avec déjà plus de 3.200 commandes de véhicules roulant au gaz naturel, on peut déjà parler de réussite pour notre action, mais nous sommes conscients que nous devons poursuivre les efforts. Nous sommes d’ailleurs en train de réfléchir à une deuxième campagne de communication pour 2018 », révèle notre interlocuteur.
Constructeurs et concessionnaires
« Certains constructeurs commencent à placer le GNV dans leur communication », affirme Didier Hendrickx. Il cite, en exemples, « Volkswagen, qui, depuis 2015, booste la communication autour de ses modèles à carburant alternatif. C’est encore plus vrai avec l’affaire du diesel. Fiat et Opel sont présents, mais pas avec un degré de communication similaire ».Notre interlocuteur insiste sur un point particulier, celui des délais de livraison : « Il est important que les constructeurs ne découragent pas ni ne déçoivent par des délais trop importants après commande. Les véhicules sont le plus souvent livrés après 2 à 3 mois d’attente, voire 6 mois pour certains modèles. Les constructeurs doivent anticiper et s’adapter à ce marché d’avenir. Le cadre réglementaire est quasiment en place en Belgique. C’est un important signal pour les constructeurs mais aussi pour les exploitants de stations qui peuvent avoir une meilleure visibilité de leurs investissements dans la filière ».
Et du côté des concessionnaires ? « Les concessionnaires ont aussi un rôle très important à jouer dans la promotion de la mobilité au gaz naturel, mais il le font surtout quand ils y trouvent une plus-value. Ca se comprend car ils doivent équiper leurs garages pour proposer des véhicules en démonstration, et former du personnel pour les entretenir. A leur niveau, c’est un choix commercial à faire », concède notre interlocuteur.
Transporteurs et GNL
« La Belgique est à un carrefour européen du transport et de la logistique », rappelle Didier Hendrickx. « Le groupe Jost a commandé 500 camions au GNL. Cette importante opération a un impact sur les autres transporteurs en Belgique qui voient désormais plus clairement que le GNL est un carburant d’avenir. Certains d’entre eux s’y mettent déjà », rend-il compte, en soulignant que la Belgique a connu récemment « toute une série d’épisodes de smog liés à la circulation ».Le Public Affairs Manager de Gas.be tient à préciser que les poids lourds ne sont pas les seuls à s’intéresser au gaz naturel liquéfié : « Le GNL se développe aussi pour la navigation. Les premiers points de bunkering GNL arrivent en Belgique ». Il cite le terminal de Zeebrugge. « Ce site facilite aussi le ravitaillement des stations-service belges en GNL. Ce terminal constitue une plaque tournante pour ce carburant, au-delà des frontières de notre pays », souligne notre interlocuteur.
Biométhane
« Concernant le biométhane, la Belgique est à la traîne par rapport à ses pays voisins », déplore Didier Hendrickx. Il modère toutefois ce constat en pointant les avancées positives dans le domaine. « Le cadre réglementaire pour les certificats d’origine se met en place. La première injection de biométhane pour la Belgique débutera en Flandre à l’automne », met-il en avant.Distinguant 2 scénarios, - méthanisation et Power to Gas -, il se réjouit qu’ils « tendent vers le zéro émission », et espère « des développements positifs » sur ces sujets, relevant « l’importance de l’expérience française avec l’Ademe pour, à terme, couvrir la totalité des besoins en gaz dans l’Hexagone avec une production renouvelable ».
La Belgique semble déjà bien se préparer au développement massif du biogaz dans la mobilité, avec, déjà, des flottes de plus en plus importantes de bennes à ordures ménagères fonctionnant au GNV. Un scénario idéal pour une économie locale et circulaire, le gaz produit par la méthanisation des déchets permettant aux véhicules qui les collectent de fonctionner.
Gaz Mobilité et moi-même remercions vivement Didier Hendrickx pour sa réactivité et sa grande disponibilité.
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