Enerjump : un modèle résilient dans un écosystème en pleine mutation

Illustration : la station Gaz'up de Mitry Compans, dans la zone aéroportuaire de Roissy-Charles-de-Gaulle
Sur un marché des stations GNV en pleine évolution, Enerjump affiche une santé robuste. Une réussite portée par des choix stratégiques prudents, une philosophie d’engagement client assumée, et une vision élargie de la transition énergétique.
Résultats positifs depuis 2022, croissance maîtrisée, modèle économique solide… Sur un marché du GNV marqué par la récente reprise de Proviridis par OG Clean Fuels, Enerjump se démarque par un modèle résilient et une croissance réaliste en associant un collectif de transporteurs visionnaires (TRANSTED) et un fonds d’investissement résolument engagé dans la transition énergétique (SWEN CP). « Grâce à nos partenaires, nous avons pris le temps de poser des bases saines, avec une approche prudente de notre développement », analyse Arnaud Bilek, fondateur de la structure qui célébrait il y a quelques semaines ses 10 années d'existence.
Une approche raisonnée qui s’est au final révélée mieux alignée avec la réalité du marché. « On a un modèle qui est résilient avec des clients qui continuent à développer le GNV dans des conditions qui nous permettent d'être viables. Aujourd'hui, et même si la conjoncture nous invite à rester très prudents, on continue d'avancer », poursuit-il.
« La logique de nos offres, c'est qu'un client qui veut la liberté de prendre ce qu’il veut, quand il veut et où il veut doit accepter de payer un peu plus cher que le client qui vient quotidiennement et qui s’engage sur des volumes », résume Arnaud Bilek. Structurée autour de quatre grandes formules, l’offre Enerjump repose sur des contrats avec ou sans engagement de volumes. Ce n’est que dans le second cas que les plus fortes remises sont appliquées. « Chez Enerjump, 80% de notre chiffre d'affaires est généré sur des contrats avec engagement. La durée d'engagement moyenne est de trois ans, mais on a des clients qui sont engagés sur des durées bien plus longues » précise notre interlocuteur.
Quid de l’expansion du réseau ? Sur le court terme, Enerjump estime que la couverture en stations publiques poids lourds est globalement satisfaisante. Pour Arnaud Bilek, « la filière a fait le job ». L’avenir passe donc par une optimisation du maillage existant : « On est plutôt dans des créations de stations sur quelques localisations très stratégiques par rapport à notre réseau », précise Arnaud Bilek.
Castelnaudary, Béziers-Vendres, Chartres, La Boisse, Etrelles… Comme nous l’évoquions il y a quelques mois, le groupe travaille au déploiement d’une demi-douzaine de nouvelles stations GNC en parallèle de la montée en puissance de son réseau de stations de recharge pour poids lourds (Watt’up). La société a également officialisé son partenariat avec la société QAIR concernant la création de deux stations H2 poids lourds en Occitanie.
Positionnée sur de la maitrise d’œuvre, INFRAFLEET est présentée comme un « contractant général en infrastructures énergétiques pour la mobilité » capable de dimensionner, de construire, et de livrer un projet d’infrastructure clés en mains, qu’il s’agisse de GNV, d’électricité ou d’hydrogène. Précision importante : cette société fonctionne de manière indépendante. Elle pourra donc construire des installations pour des tiers, sans lien avec les autres filiales du groupe.
De son côté, TENET assure la maintenance des infrastructures énergétiques dédiées au transport et à la mobilité. « C’est un service d’exploitation pour compte de tiers, avec PC sécurité, assistance 24 heures sur 24, 7j/7, monitoring à distance des infrastructures, maintenance préventive et curative, ainsi que l’assistance utilisateurs », résume Arnaud Bilek. En clair, TENET est le bras technique qui assure le bon fonctionnement des installations au quotidien, indépendamment de leur origine ou de leur opérateur. Dans un premier temps, son activité se concentre autour des stations Gaz’up et Watt’up exploitées par Enerjump.
Les deux structures fonctionnent comme des filiales de services indépendantes de la société ENERJUMP qui reste focalisée sur la distribution d’énergie tout inclus à travers les offres Gaz’up et Watt’up.
Ainsi, tout en développant Watt’Up, son réseau électrique à destination des poids lourds, Enerjump continue de miser sur le gaz vert. « Le biométhane a toutes les chances de conserver une bonne place pour la mobilité lourde compte tenu de ses propriétés très intéressantes pour l'écosystème, pour les territoires, pour l'environnement, pour l'indépendance énergétique, pour l'emploi, etc. D’autant que les réseaux de stations GNV peuvent aussi constituer un accélérateur pour l’hydrogène dans un second temps ».
Alors pourquoi l’Europe oriente-t-elle autant les transports vers le tout électrique ? Pour Arnaud Bilek la réponse dépasse le seul enjeu climatique. « Depuis l’attaque de l’Ukraine par la Fédération de Russie, le monde a basculé et les priorités ont changé. Le sujet central n'est plus seulement la transition énergétique, mais notre indépendance dans un contexte de montée des tensions géopolitiques. L’ironie de l’histoire étant que l’électrification à marche forcée de tous les usages ne résoudra ni nos problèmes d’énergies, ni nos problèmes de dépendance », analyse-t-il.
Dans cette perspective, les biocarburants, dont le biométhane, doivent impérativement se développer afin de décarboner le transport lourd plus vite, à moindre coût et en limitant les risques liés à la concentration trop rapide de tous les moyens de production sur une seule option technique en grande partie importée. « Après plusieurs années difficiles pour la reconnaissance de la filière, il n’est pas interdit d’espérer que les lignes bougent de ce point de vue. Nous restons confiants dans notre choix d’associer les énergies plutôt que de les opposer », assure Arnaud BILEK.
Sans écarter la possibilité d’étendre son réseau à d’autres marchés européens, Enerjump entend structurer un réseau d’une centaine de stations dans les 5 prochaines années, ce qui équivaut à multiplier par cinq le réseau Gaz’Up, aujourd’hui constitué de 20 stations. Comment atteindre un tel objectif ? « Vous le saurez en 2026 ! » sourit le fondateur d’Enerjump…
Résultats positifs depuis 2022, croissance maîtrisée, modèle économique solide… Sur un marché du GNV marqué par la récente reprise de Proviridis par OG Clean Fuels, Enerjump se démarque par un modèle résilient et une croissance réaliste en associant un collectif de transporteurs visionnaires (TRANSTED) et un fonds d’investissement résolument engagé dans la transition énergétique (SWEN CP). « Grâce à nos partenaires, nous avons pris le temps de poser des bases saines, avec une approche prudente de notre développement », analyse Arnaud Bilek, fondateur de la structure qui célébrait il y a quelques semaines ses 10 années d'existence.
Une approche raisonnée qui s’est au final révélée mieux alignée avec la réalité du marché. « On a un modèle qui est résilient avec des clients qui continuent à développer le GNV dans des conditions qui nous permettent d'être viables. Aujourd'hui, et même si la conjoncture nous invite à rester très prudents, on continue d'avancer », poursuit-il.
Un modèle économique centré sur l’engagement
Là où certains fournisseurs de GNV jouent la carte des prix publics bas pour attirer la clientèle, Enerjump privilégie un autre levier : « On a des prix publics plus élevés que nos concurrents et on l’assume. En premier lieu, on préfère travailler sur la qualité, sur le service, sur l'accompagnement plutôt que sur le prix. Car rien ne coûte plus cher à un transporteur qu’une station GNV ou de recherche qui ne fonctionne pas bien. Ce n’est qu’une fois que nous avons fait la démonstration de notre engagement sur le terrain que nous pouvons travailler sur l’optimisation des prix avec notre client ». Une stratégie assumée qui repose sur un principe simple : seul l’engagement mutuel des parties à long terme permet d’optimiser le coût complet de la solution GNV dans la durée.« La logique de nos offres, c'est qu'un client qui veut la liberté de prendre ce qu’il veut, quand il veut et où il veut doit accepter de payer un peu plus cher que le client qui vient quotidiennement et qui s’engage sur des volumes », résume Arnaud Bilek. Structurée autour de quatre grandes formules, l’offre Enerjump repose sur des contrats avec ou sans engagement de volumes. Ce n’est que dans le second cas que les plus fortes remises sont appliquées. « Chez Enerjump, 80% de notre chiffre d'affaires est généré sur des contrats avec engagement. La durée d'engagement moyenne est de trois ans, mais on a des clients qui sont engagés sur des durées bien plus longues » précise notre interlocuteur.
Arnaud Bilek, fondateur d'Enerjump, lors de notre rencontre au salon Solutrans.
2025 : une année de reprise
Après une année 2024 plutôt stable en termes de volumes, Enerjump repart de l’avant. « C'est globalement une année conforme à la croissance du marché avec une progression des volumes de 10 % à périmètre constant », affirme le dirigeant. D’une part, l’entreprise a su attirer de nouveaux clients sur ses stations et, d’autre part, elle a œuvré pour permettre à ses clients historiques de développer leur activité en Bio GNV avec une offre certifiée BUREAU VERITAS unique sur le marché. Cette dynamique devrait se poursuivre en 2026.Quid de l’expansion du réseau ? Sur le court terme, Enerjump estime que la couverture en stations publiques poids lourds est globalement satisfaisante. Pour Arnaud Bilek, « la filière a fait le job ». L’avenir passe donc par une optimisation du maillage existant : « On est plutôt dans des créations de stations sur quelques localisations très stratégiques par rapport à notre réseau », précise Arnaud Bilek.
Castelnaudary, Béziers-Vendres, Chartres, La Boisse, Etrelles… Comme nous l’évoquions il y a quelques mois, le groupe travaille au déploiement d’une demi-douzaine de nouvelles stations GNC en parallèle de la montée en puissance de son réseau de stations de recharge pour poids lourds (Watt’up). La société a également officialisé son partenariat avec la société QAIR concernant la création de deux stations H2 poids lourds en Occitanie.
Deux nouvelles filiales pour structurer l’offre
Enerjump a profité du salon Solutrans pour faire annoncer le lancement de deux nouvelles sociétés de services : INFRAFLEET et TENET « afin de répondre à la demande des commerciaux qui sont sur le terrain et qui nous ont fait part d’une demande croissante autour de nos stations », justifie Arnaud Bilek.Positionnée sur de la maitrise d’œuvre, INFRAFLEET est présentée comme un « contractant général en infrastructures énergétiques pour la mobilité » capable de dimensionner, de construire, et de livrer un projet d’infrastructure clés en mains, qu’il s’agisse de GNV, d’électricité ou d’hydrogène. Précision importante : cette société fonctionne de manière indépendante. Elle pourra donc construire des installations pour des tiers, sans lien avec les autres filiales du groupe.
De son côté, TENET assure la maintenance des infrastructures énergétiques dédiées au transport et à la mobilité. « C’est un service d’exploitation pour compte de tiers, avec PC sécurité, assistance 24 heures sur 24, 7j/7, monitoring à distance des infrastructures, maintenance préventive et curative, ainsi que l’assistance utilisateurs », résume Arnaud Bilek. En clair, TENET est le bras technique qui assure le bon fonctionnement des installations au quotidien, indépendamment de leur origine ou de leur opérateur. Dans un premier temps, son activité se concentre autour des stations Gaz’up et Watt’up exploitées par Enerjump.
Les deux structures fonctionnent comme des filiales de services indépendantes de la société ENERJUMP qui reste focalisée sur la distribution d’énergie tout inclus à travers les offres Gaz’up et Watt’up.
Fervent défenseur du mix énergétique, notamment à travers ses publications régulières sur Linkedin, Arnaud Bilek reste placide face à l’exaltation autour de la « fée électricité » : « J’ai du mal à imaginer que le transport routier soit capable de se décarboner massivement dans les 25 prochaines années grâce au seul vecteur électrique ; surtout si l’on raisonne du puits à la roue. Au regard des technologies actuellement disponibles et de l’état des infrastructures, la transition du moteur thermique vers l’électrique prendra du temps ».« Nous restons confiants dans notre choix d’associer les énergies plutôt que de les opposer »
Ainsi, tout en développant Watt’Up, son réseau électrique à destination des poids lourds, Enerjump continue de miser sur le gaz vert. « Le biométhane a toutes les chances de conserver une bonne place pour la mobilité lourde compte tenu de ses propriétés très intéressantes pour l'écosystème, pour les territoires, pour l'environnement, pour l'indépendance énergétique, pour l'emploi, etc. D’autant que les réseaux de stations GNV peuvent aussi constituer un accélérateur pour l’hydrogène dans un second temps ».
Alors pourquoi l’Europe oriente-t-elle autant les transports vers le tout électrique ? Pour Arnaud Bilek la réponse dépasse le seul enjeu climatique. « Depuis l’attaque de l’Ukraine par la Fédération de Russie, le monde a basculé et les priorités ont changé. Le sujet central n'est plus seulement la transition énergétique, mais notre indépendance dans un contexte de montée des tensions géopolitiques. L’ironie de l’histoire étant que l’électrification à marche forcée de tous les usages ne résoudra ni nos problèmes d’énergies, ni nos problèmes de dépendance », analyse-t-il.
Dans cette perspective, les biocarburants, dont le biométhane, doivent impérativement se développer afin de décarboner le transport lourd plus vite, à moindre coût et en limitant les risques liés à la concentration trop rapide de tous les moyens de production sur une seule option technique en grande partie importée. « Après plusieurs années difficiles pour la reconnaissance de la filière, il n’est pas interdit d’espérer que les lignes bougent de ce point de vue. Nous restons confiants dans notre choix d’associer les énergies plutôt que de les opposer », assure Arnaud BILEK.
Horizon 2030 : 100 stations, 100 % de gaz vert
Interrogé sur la vision à cinq ans, Arnaud Bilek est clair : « L’objectif est d’arriver à structurer une offre de stations GNV plus importante qu’aujourd’hui. […] Sur la partie GNV, atteindre 100 % de gaz vert est très important pour créer de la valeur pour nos clients et pour nos actionnaires.»Sans écarter la possibilité d’étendre son réseau à d’autres marchés européens, Enerjump entend structurer un réseau d’une centaine de stations dans les 5 prochaines années, ce qui équivaut à multiplier par cinq le réseau Gaz’Up, aujourd’hui constitué de 20 stations. Comment atteindre un tel objectif ? « Vous le saurez en 2026 ! » sourit le fondateur d’Enerjump…
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