Essai Seat Arona TGI : au volant du SUV au gaz naturel

Essai Seat Arona TGI : au volant du SUV au gaz naturel
Entre Paris et Caen, Gaz-Mobilité a pu tester la version GNV du Seat Arona. Second modèle GNV proposé par la marque dans l’Hexagone, ce premier SUV au gaz naturel du constructeur espagnol dispose de sérieux atouts.

Si 2020 marquera l’accélération de Seat dans le domaine des véhicules électriques et hybrides rechargeables, le constructeur espagnol ne laisse pas pour autant de côté son offensive sur le marché du GNV. Après avoir lancé fin 2018 la version gaz de la Leon, très récemment renouvelée, la marque s’attaque au segment très populaire du SUV avec le nouvel Arona TGI.

Bi-carburation

Essence et GNV. Développant jusqu’à 90 chevaux de puissance, le moteur qui anime l’Arona est dit « bi-carburation ».

Capable de fonctionner avec les deux énergies, il est couplé à deux bonbonnes embarquant 13,8 kilos de gaz naturel pour la partie GNV et à un petit réservoir de 9 litres pour la partie essence. Le tout offre une autonomie théorique de l’ordre de 500 kilomètres.

Une technologie très discrète

Mêmes dimensions et même design… au premier regard, il est quasiment impossible de voir que le modèle devant nous fonctionne au gaz naturel. Seul indice visuel : la présence d’un discret marquage TGI situé au niveau du coffre.

A l’intérieur, on retrouve également une présentation strictement identique aux versions thermiques. La principale différence se situe au niveau du compte tour où apparait une double jauge affichant à la fois le niveau des réservoirs essence et gaz.

L’habitabilité est également préservée. Cumulant 13,8 kilos de capacité, les deux réservoirs de gaz ne pénalisent pas l’espace à bord. D’une capacité de 282 litres, le coffre est toutefois amputé de 111 litres par rapport aux versions thermiques.

Au volant

Au niveau de la conduite, il est tout aussi difficile de percevoir que nous roulons à bord d’une voiture au gaz tant les sensations sont similaires à celles d’un modèle thermique. Contrairement aux modèles de Fiat et comme sur l’ensemble des nouveaux modèles du groupe Volkswagen, l’Arona TGI ne laisse pas le choix entre le mode gaz et essence. Le passage d’une énergie à l’autre est géré automatiquement. En pratique, le système privilégie le mode GNV et limite le mode essence à un rôle de prolongateur d’autonomie lorsque les réservoirs de gaz sont épuisés.  

Au volant, la conduite de cet Arona TGI se révèle à la fois souple et agréable. Le 3 cylindres est agile dans la plupart des situations sans pour autant être une foudre de guerre en matière d’accélération avec un 0 à 100 km/h franchi en 13 secondes. Autre regret : l’absence de boite automatique, même en option. Pour plus de performances et de confort, sans doute vaudra-t-il mieux se tourner vers la Leon TGI dont la puissance grimpe jusqu’à 130 chevaux. 

En matière de consommation, notre moyenne a été de 5 kg/100 km sur un trajet majoritairement autoroutier. Compte tenu de la capacité embarquée dans les réservoirs (13,8 kg), cela nous donne une autonomie réelle d’un peu moins de 300 kilomètres en utilisation 100 % gaz.

Le plein à 15 euros

Ce test de l’Arona était aussi l’occasion d’expérimenter l’infrastructure d’avitaillement. On ne va se mentir. Le réseau de stations GNV est loin d’égaler celui des carburants conventionnels. Il progresse néanmoins de jour en jour grâce à la dynamique impulsée par les transporteurs dont les besoins croissants favorisent l’émergence de nouvelles stations. Revers de la médaille : rarement placées au cœur des villes, ces stations sont davantage situées à proximité de zones logistiques. Cela a d’ailleurs été le cas sur la station sur laquelle nous sommes allés nous ravitailler. Installée en périphérie de Caen, celle-ci est opérée par le groupe espagnol Naturgy et résulte d’un partenariat avec Malherbe. Accessible au public, elle intègre un paiement par carte bleue.

S’il nous a fallu un peu chercher le terminal permettant le paiement CB, le reste de l’opération s’est déroulé sans encombre. Après avoir suivi les indications affichées à la pompe, nous connectons et verrouillons le pistolet sur la voiture. Il faut ensuite actionner un bouton (et rester appuyé) pour enclencher l’avitaillement. Nous n’avons pas chronométré l’opération mais, en comptant la procédure de paiement, celle-ci n’a pas duré plus de 5 minutes.

Dernière information, sans doute la plus importante : celle du prix. Avec un coût de 1,12 €/kg sur la station où nous nous sommes avitaillés, le gaz est littéralement imbattable. Pour 13,4 kilos de gaz délivrés, le plein nous aura coûté 15,29 euros pour quelque 300 km parcourus, soit une moyenne de 5 € pour 100 km.


Sans peur de la panne

Si le manque de stations GNV peut être – à juste titre – un facteur de stress pour certains, c’est une sensation que nous n’avons pas ressenti au volant de l’Arona. La jauge GNV était pourtant quasiment vide lors de notre arrivée à la station de Carpiquet.

Que ce serait-il passé si la station avait été fermée ou le paiement CB hors service ? Finalement pas grand-chose car la grande force de cet Arona TGI, et de la quasi-totalité des véhicules légers fonctionnant au GNV, est de disposer d’un réservoir essence additionnel. Offrant 100 à 150 km d’autonomie supplémentaire, celui-ci permet de trouver facilement une solution de secours en cas d’imprévu. On peut tenter sa chance sur la station GNV suivante ou tout simplement rester en usage essence dans les zones non couvertes en dispositifs d’avitaillement. Ainsi, cette « peur de la panne » que l’on peut ressentir sur une voiture électrique ne s’applique pas à la technologie GNV même si un long trajet sans stations gaz peut vite s’avérer agaçant.

Le gaz au prix du diesel

Sans prime ni bonus, cette version GNV du Seat Arona est très bien positionnée côté prix. Commercialisée à partir de 21.070 € dans l’Hexagone, elle se place au même niveau que son équivalent diesel.

Par rapport à l’essence, le surcoût s’élève à environ 1800 euros. Celui-ci pourra toutefois s’amortir rapidement grâce aux économies réalisées à la pompe.
Les professionnels pourront également profiter d’avantages supplémentaires. Outre son classement en catégorie Crit’Air 1 et sa TVA 100 % récupérable sur le gaz, le Seat Arona TGI profite également de 12 trimestres d’exonération de Taxe sur les Véhicules de Société (TVS). De quoi lui offrir un TCO imbattable par rapport aux classiques déclinaisons thermiques.

Le bilan

Si la présence d’une station GNV à proximité du domicile ou du lieu de travail reste une condition sine-qua-none, la version gaz de l’Arona offre des avantages indéniables par rapport à ses équivalents essence et diesel.
On a aimé On a moins aimé
  • Configuration bi-carburation qui gomme la peur de la panne
  • Technologie GNV bien intégrée
  • Prix et le coût à l’usage
  • Absence de boîte automatique
  • Volume de coffre réduit
 

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Michaël TORREGROSSA Michaël TORREGROSSA
Rédacteur en chef
Persuadé que la mobilité du future sera multi-énergies, Michaël est le rédacteur en chef et fondateur de Gaz Mobilité.

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1 Commentaire

  1. solfiPublié le 16/02/2020 à 19:27

    En effet on peut dire que Seat a bien travaillé sur la gamme TGI.
    En revanche lorsque je lis, je cite : "Au niveau de la conduite, il est tout aussi difficile de percevoir que nous roulons à bord d’une voiture au gaz tant les sensations sont similaires à celles d’un modèle thermique" je suis sceptique quant au sens de cette phrase.
    N’oublions pas qu’il est possible de faire fonctionner un moteur thermique à l’hydrogène pour obtenir le zéro émission et que le GNV est la meilleure façon de s’en approcher à moindre coût et surtout en limitant au maximum les contraintes de ravitaillement.
    Je crois qu’il serait bon de redonner au moteur thermique le rang qu’il mérite dès lors qu’on l’alimente avec un carburant fossile ou pas le moins carboné possible.

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