80.000 km avec du biogaz issu des boues d'épurations pour une Fiat Panda

80.000 km avec du biogaz issu des boues d'épurations pour une Fiat Panda
Il faudra un bon nombre de mois pour que la Fiat Panda Natural Power qui vient d’être remise au groupe CAP, - l’entreprise de services qui gère le système d’alimentation en eau, les eaux usées et les usines de traitement de Milan (Italie) -, affiche effectivement 80.000 kilomètres au compteur. Tout au long de cette période, Fiat surveillera de près les effets sur la mécanique d’une alimentation en biométhane obtenu des boues d’épuration et des eaux usées.
 

Un scénario de science-fiction ?

« Qui aurait pensé il y a quelques années qu’une Fiat Panda fonctionnerait avec un carburant produit à partir des boues d'épuration ? Même les scénaristes de ‘Retour vers le futur’ n'ont pas imaginé une pareille chose, et pourtant c’est une réalité plus pratique que l’électricité ou l’hydrogène », se réjouit le constructeur italien dans un communiqué de presse daté du 22 mars dernier. Afin de prouver la viabilité d’une telle alimentation, Fiat et le groupe CAP ont décidé d’effectuer cette expérimentation prolongée en situation réelle par laquelle une Panda Natural Power va effectuer quotidiennement son service, conservant sa motorisation habituelle, à savoir un bloc bicylindre TwinAir de 0,9 cm3 développant 80 chevaux au gaz naturel.
 

Une source de plus !

Au cours de l’expérimentation, plusieurs examens et contrôles seront effectués par les ingénieurs du CRF, - le centre de recherches de Fiat Chrysler Automobiles -, afin de mesurer les effets sur la mécanique du biométhane produit à partir de boues d’épuration par CAP Group, et plus précisément à l’usine de Niguarda-Bresso si l’on s’en tient au cadre de l’expérience. Au-delà de démontrer une fois de plus la fiabilité de la citadine italienne lorsqu’elle est alimentée au gaz naturel, il s’agit de valider une nouvelle source de biométhane.

« La réduction des émissions de CO2 peut atteindre 97% si la Fiat Panda fonctionne entièrement avec 100% de biométhane extrait des boues d’épuration, ce qui correspond aux émissions d’un véhicule électrique rechargé avec de l’électricité provenant de sources renouvelables, par exemple l’énergie éolienne », précise le constructeur qui ne cherche toujours pas à briller sur le marché de la mobilité branchée.
 

Fiat pousse sa Panda Natural Power

Après s’être illustrée tout récemment en franchissant le seuil des 300.000 unités produites depuis son lancement en 2007, la maintenant dans son statut de voiture au gaz naturel la plus vendue en Europe, la Panda Natural Power, à travers cette exemplaire confié à l’entreprise milanaise de services, va devenir une sorte de porte-flambeau pour la filière de méthanisation des eaux usées. C’est à Turin, plus précisément au Fiat Chrysler Automobiles Mirafiori Motor Village que les clés de l’engin ont été remises à Alessandro Russo, président du groupe CAP, par Elisa Boscherini, directrice pour le constructeur automobile des relations institutionnelles pour les pays d’Europe, du Moyen-Orient et de l’Afrique.

 

Une première station-service

Pour le groupe CAP, l’expérimentation de la Panda est effectuée dans le cadre d’études qui doivent amener l’entreprise à ouvrir la première station-service livrée en biométhane produit localement dans la région de Milan. L’usine de Niguarda-Bresso « pourrait produire à elle seule près de 342.000 kg de biométhane, suffisamment pour alimenter 416 véhicules sur plus de 20.000 km par an, soit un total de plus de 8,3 millions de km, l’équivalent de plus de deux cents fois la circonférence de la Terre », chiffre le communiqué de presse. « Le test étendu de la Panda sera accompagné du hashtag #BioMetaNow qui permettra au public de suivre le projet et ses développements sur les réseaux sociaux », souligne le document.
 

Une démarche militante

L’expérimentation menée par les 2 entreprises a encore un autre objectif : rappeler que Fiat Chrysler Automobiles et le CAP « soutiennent le biométhane en particulier pour son potentiel de réduction des émissions ». Elles le font habituellement à travers le projet BioMetaNow qui vise à promouvoir ce produit, en démontrant sa valeur, sa durabilité et son utilisation concrète. « Il s’agit d’une contribution supplémentaire pour contrer certaines réglementations qui aujourd’hui encore en Italie empêchent l’introduction du biométhane dans le réseau d’avitaillement », plaide le communiqué.
 

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Philippe SCHWOERER Philippe SCHWOERER
Journaliste
Très tôt sensibilisé aux économies d'énergie, Philippe défend une mobilité durable plurielle à travers ses articles publiés dans plusieurs médias en ligne.

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