Interview : Plus de 20 ans de mobilité GNV avec Gaz Electricité de Grenoble

Interview : Plus de 20 ans de mobilité GNV avec Gaz Electricité de Grenoble
La première station publique GNV implantée par GEG a été ouverte en 1998. Désormais, ce sont entre 400 et 500 véhicules, dont 125 bus et une cinquantaine de camions circulant dans l’agglomération de Grenoble, qui viennent régulièrement faire le plein dans un réseau qui s’étoffe.
 

Rénovée en 2018

« GEG a débuté avec le GNV il y a pas mal de temps. La première station publique a été ouverte en 1998 et existe toujours. Elle a été rénovée en 2018. Au départ elle accueillait principalement des flottes d’utilitaires légers internes et de partenaires publics, avant de s’ouvrir au privé au début des années 2000 », se souvient Thierry Jacquin, directeur des relations externes pour Gaz Electricité de Grenoble. « Nous avons pas mal galéré dans la décennie 2000-2010 en raison d’un marché stagnant. Mais le rebond de 2015-2016 avec l’arrivée de nouveaux poids lourds a signé la reprise de notre station historique Esclangon qui bénéficie d’une augmentation de capacité en 2020 », souligne-t-il.
 

Bus GNV depuis 2002

 « Le deuxième point de départ de notre aventure GNV est la première conversion d’un lot de bus de la Semitag, l’opérateur de transport public de l’agglomération de Grenoble. Sur les 250-300 véhicules que compte sa flotte, 125 fonctionnent déjà au GNV, et 30-40 unités supplémentaires seront prochainement ajoutées », chiffre Thierry Jacquin. « Pour une conversion totale du parc de bus au GNV, il faudrait une station supplémentaire d’avitaillement, mais aussi un nouveau dépôt Semitag spécifique aux modèles fonctionnant au gaz », prévient-il. Un tel programme s’étalerait sur plusieurs années.
 

Peu de particuliers

« Aujourd’hui nous bénéficions de la satisfaction globale de nos partenaires et nous allons continuer à étendre notre réseau de stations publiques. Même si la métropole souhaiterait que se développe la mobilité GNV chez les automobilistes particuliers, ce sont très majoritairement des poids lourds pour le transport de marchandises, des autocars, des autobus et des véhicules utilitaires qui sont avitaillés en gaz naturel dans nos établissements », détaille Thierry Jacquin. « L’activité est actuellement très prometteuse pour la mobilité GNV. Des transporteurs supplémentaires, pour le fret ou les déplacements interurbains des personnes, vont fréquenter nos établissements. S’y ajoutent de nouveaux clients qui disposent d’utilitaires, parfois en dizaines d’unités », complète-t-il.
 

Des BOM pour la nouvelle station de La Tronche

La deuxième station publique GNV de GEG a été inaugurée fin juillet 2019 à La Tronche. « Le déclic qui a poussé à ouvrir ce nouveau site a été l’arrivée de bennes à ordures ménagères fonctionnant au gaz naturel. Cette station est en plein développement. Elle bénéficie d’une dynamique très positive avec une forte augmentation des volumes délivrés », témoigne notre interlocuteur.

« Dans notre plan stratégique de développement de la mobilité GNV, nous avons prévu d’investir chaque année dans une nouvelle station. Certaines ne seront pas ouvertes sur le territoire de la métropole de Grenoble, mais dans les départements limitrophes de l’Isère », révèle-t-il.

Une troisième station à Saint-Egrève

« Nous avons lancé cette année un nouveau projet de station GNV. Elle sera située à Saint-Egrève, au Nord-Ouest de Grenoble. Nous avons obtenu le permis de construire. Les travaux débuteront en septembre prochain. Ce nouvel établissement ouvrira ses portes au professionnels et aux automobilistes en février 2021 », rapporte Thierry Jacquin. « La station de La Tronche est positionnée sur l’axe qui mène à Chambéry. Celle de Saint-Egrève sera située à proximité des zones logistiques. Ce qui facilitera l’avitaillement en gaz naturel des camions des transporteurs régionaux qui interviennent sur ces sites », illustre-t-il.
 


BioGNV

« Grâce à la station d’épuration métropolitaine Aquapole, ouverte en 2016, nous pouvons distribuer du bioGNV produit localement, selon les principes de l’économie circulaire. Toutes les bennes à ordures ménagères de la métropole sont alimentées exclusivement au bioGNV. Les 125 bus de la Semitag le sont avec un mix qui contient 33% de biogaz », met en avant le directeur des relations externes de GEG.

« Globalement, nous distribuons environ 20% de bioGNV dans nos stations. De plus en plus de transporteurs s’intéressent à ce produit.Nous sommes encore loin d’atteindre la capacité de la Step, mais il faut déjà se préoccuper d’accompagner le développement d’autres unités de méthanisation pour anticiper la demande en biogaz soumise à une dynamique très forte », reconnaît-il.
 

Déchets agricoles et ménagers

« GEG suit plusieurs projets de développement de la méthanisation, principalement en Isère. Si le biogaz sera obtenu souvent de déchets agricoles, la métropole grenobloise compte effectuer de la méthanisation à partir de déchets ménagers biodégradables », anticipe Thierry Jacquin qui se réjouit d’accueillir quelques responsables de collectivités, récemment de la Drôme et d’Ardèche, intéressés par l’expérience de Gaz Electricité de Grenoble. « Le biogaz est important pour l’avenir de la mobilité au gaz », insiste-t-il.
 

L'hydrogène en projet

Et l’hydrogène ? « L’hydrogène est un véritable sujet d’actualité. Dans notre station historique, en plus d’une borne de recharge rapide pour véhicules électriques, nous avons un distributeur H2 installé via un partenariat. Sur ce produit, GEG est peu impliqué mais participe au développement. Dans 4 ou 5 ans, dans toute nouvelle station GNV nous intègreront un point d’avitaillement en hydrogène. », répond Thierry Jacquin. Il voit cependant une difficulté à associer ces 2 carburants.

« Le GNV est maintenant dans une phase industrielle qui permet d’appuyer son développement sur des objectifs commerciaux et de rentabilité. Le modèle économique n’est en revanche pas bouclé aujourd’hui pour l’hydrogène. Il devrait l’être dans 5 ans », conclut notre interlocuteur.
 
 
Gaz Mobilité et moi-même remercions Thierry Jacquin pour sa disponibilité.

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Philippe SCHWOERER Philippe SCHWOERER
Journaliste
Très tôt sensibilisé aux économies d'énergie, Philippe défend une mobilité durable plurielle à travers ses articles publiés dans plusieurs médias en ligne.

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1 Commentaire

  1. Matt.GPublié le 17/07/2020 à 15:34

    Super nouvelle, la station de Saint-Egrève sera bien placée juste au bout de la cimenterie Vicat plus accessible pour ma part.

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