Jérôme Ferrier présente l'Association française du gaz et son congrès

Jérôme Ferrier présente l'Association française du gaz et son congrès
Avec un congrès programmé les 19 et 20 septembre prochains, et le gaz naturel qui est de plus en plus pressenti pour être une solution d’avenir dans la mobilité durable, en particulier pour le transport maritime et fluvial, l’Association française du gaz est toujours plus dynamique et soucieuse de faire (re)connaître les vertus de ce produit.

Depuis 1874

Président de l’Association française du gaz, Jérôme Ferrier aime présenter l’AFG comme « une vieille dame, au sens noble du terme ». Fondée en mars 1874, c’est l’une des plus anciennes associations gazières du monde. Longtemps « société savante », l’organisation a évolué dans le courant des années 1960, en particulier avec la mise en exploitation du gaz de Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques. 

« L’AFG compte 28 grands partenaires et un millier de membres sociétaires », chiffre Jérôme Ferrier. « Le spectre des entreprises partenaires est très étendu, avec, à une extrémité le pétrolier Total, explorateur-producteur à l’échelle internationale, et, de l’autre, EDF, qui a une composante gazière. Au milieu, tous les acteurs du gaz, comme Engie ou GRTgaz. Egalement des acteurs étrangers, parmi lesquels Gas Natural Fenosa et Gazprom. Pour le GPL, le Comité français du butane et du propane », détaille le président de l’AFG.

Commissions

Plusieurs commissions de l’AFG travaillent sur des sujets techniques. « Nous gérons le bureau de normalisation du gaz qui est sous la tutelle de l’Afnor. A travers notre filiale opérationnelle commune Certigaz, nous assurons la validation des installations gazières », cite en exemple Jérôme Ferrier. L’association s’occupe aussi de formation professionnelle à travers sa branche CFAFG. « Nous abritons l’Association française du gaz naturel pour véhicules, - l’AFGNV -, qui reste indépendante, mais avec laquelle il existe une véritable synergie. C’est pourquoi nous travaillons en étroite collaboration avec elle », explique notre interlocuteur.

Modestement développé


« Le GNV est en France encore modestement développé. Ce carburant est surtout utilisé dans des flottes captives de bus et de bennes à ordures. Aujourd’hui, 60% des villes de plus de 200.000 habitants ont une partie de leur flotte de bus alimentée au GNV. Ainsi Bordeaux, Toulouse, Montpelliers et Paris », témoigne Jérôme Ferrier. « En revanche, le GNV est beaucoup moins développé pour les particuliers. Ca n’avance pas beaucoup depuis des années », poursuit-il. Constructeurs de voitures particulières, automobilistes, opérateurs de distribution du GNV et assimilés : tous attendent des autres le démarrage du système.

Davantage de stations

« L’Allemagne compte déjà 900 stations de distribution du GNV, et l’Italie un millier. Nous n’en avons que 60 en France. Elles seront 120 fin 2018, et 250 en 2020, soit 4 fois plus en 3 ans. Ce développement est en particulier porté par le pétrolier Total, et Engie. Avec 250 stations, on aura une couverture du territoire national qui sera suffisante », souligne Jérôme Ferrier. « Conditionné sous la forme liquéfiée, le GNV permet d’obtenir des camions une autonomie supérieure à 1.300 kilomètres. On peut donc traverser la France et quasiment aller d’Espagne aux Pays-Bas avec un plein », illustre-t-il. « Le gaz naturel est la seule énergie fossile qui soit acceptable pour une mobilité propre. Son emploi vient en soutien de la mobilité électrique », précise le président de l’AFG qui évoque la loi de transition énergétique et la place qu’elle accorde aux apports des carburants alternatifs.

Livre blanc

« Après 9 mois de travail, en septembre 2016, l’AFG a présenté son Livre blanc  qui formule 10 propositions, - une par chapitre -, à destination des politiques, des médias et de l’ensemble des parties prenantes. Il a été distribué à tous les candidats aux primaires en amont des élections présidentielles pour les interpeler sur le sujet », rappelle Jérôme Ferrier.

En bref, les titres des chapitres : Promouvoir toutes les énergies renouvelables ; Réussir la transition énergétique dans les territoires ; Améliorer la qualité de l’air par la mobilité propre ; Réduire les émissions de gaz à effet de serre ; Réduire les consommations d’énergie des logements ; Contribuer à la lutte contre la précarité énergétique ; Contribuer à la sécurité énergétique de la France ; Rendre la fiscalité énergétique plus efficace ; Contribuer au stockage d’énergie, en accompagnant l’essor des énergies renouvelables ; Promouvoir l’innovation. « Nous sommes satisfaits et agréablement surpris, sans vouloir nous en attribuer le mérite, de retrouver 4 de nos propositions dans le plan climat annoncé par Nicolas Hulot le 6 juillet dernier », commente le président de l’AFG.

Carburant pour le transport maritime et fluvial

« On n’en parlait pas il y a 2 ou 3 ans, et pourtant le GNL prend une place de plus en plus importante comme carburant du transport maritime et fluvial. Ca ne concernait alors que les méthaniers qui utilisaient une partie de leur cargaison pour les propulser », rapporte Jérôme Ferrier. « Mais en 2014, une nouvelle réglementation européenne, en prolongement de celle applicable sur les territoires nord-américains, impose des contraintes sur le gazole marin. Toutes les zones maritimes bornant l’Europe et le nord de l’Amérique sont désormais soumises à des règles en matière de rejets de particules, d’oxydes d’azote et d’oxyde de souffre », explique-t-il.

Prise de conscience

« Devant le coût en équipement pour rendre compatible avec ces nouvelles normes l’utilisation de l’habituel carburant, une prise de conscience a fait se tourner vers la gaz naturel. Dès lors, le GNL est entré dans une spirale d’accélération, avec une réflexion ministérielle à la clé. L’AFG a alors créé en avril dernier, avec les acteurs de la filière, une plateforme pour développer le GNL carburant maritime et fluvial », retrace Jérôme Ferrier. Parmi les adhérents à ce comité : « les grands ports comme Dunkerque, Le Havre, Saint-Nazaire et Marseille ; des armateurs tels Brittany Ferries, Ponant ; des institutionnels, avec BP2S, Cluster maritime, Voies navigables de France ; des fournisseurs de gaz et des équipementiers, dont GTT qui fabrique des réservoirs pour le stockage du GNL ».

A l’heure au rendez-vous


« En tout, c’est une trentaine de partenaires qui sont venus autour de l’AFG, avec le budget nécessaire pour faire fonctionner cette structure opérationnelle depuis juillet dernier. L’objectif est de permettre au marché du GNL carburant maritime et fluvial de se développer en France, afin d’éviter un détournement des navires vers l’Espagne ou les Pays-Bas », explique le président de l’AFG. « Là, on n’est pas en retard et nous sommes au début d’une très grande aventure », se réjouit-il. Il cite en exemple « Carnival qui a commandé à STX des bateaux de croisière propulsés au GNL, et Brittany Ferries », espérant observer le phénomène s’emparer des porte-conteneurs russes.

Une image qui redevient bonne


« L’image du gaz naturel redevient bonne, après avoir été traité au même rang que les autres énergies fossiles », révèle Jérôme Ferrier. « Lors de son utilisation en carburant, il n’y a pas d’émission d’oxydes d’azote, de souffre ni de particules, et un minimum de 20% de CO2 en moins. On se focalise beaucoup sur ce CO2, mais dans les ports, ce sont les oxydes qui sont responsables de la pollution. Le gaz naturel est une réponse à cela », plaide-t-il. « L’image de ce produit a aussi été écornée par le gaz de schiste. Il est important de ne pas lier les 2. Si on ne développe pas le gaz de schiste, ça ne doit pas empêcher le développement du gaz naturel », certifie-t-il.

Congrès du gaz

« C’est en quelque sorte une réunion de famille qui réunit l’industrie gazière française tous les 2 ans depuis 1937. La dernière date cependant de 2013, car en 2015 la France devait organiser les élections à la présidence de l’Union international du gaz. On n’allait pas refaire un congrès en septembre suivant », justifie notre interlocuteur. « Il y a une véritable attente de se retrouver, car nous avons pas mal de points sur lesquels échanger. La mobilité gaz ; le biogaz qui est notre gaz vert, durable, et accompagne la décarbonation de notre énergie. Nous avons vécu une bascule assez déterminante depuis la COP 21 de Paris. Globalement, le contexte est plus favorable au gaz dans le monde, moins en Europe, mais ça revient en France », assure Jérôme Ferrier.

Au Palais des Congrès

Le congrès est programmé les 19 et 20 septembre prochains, le salon Expogaz dure une journée de plus, jusqu’au jeudi 21, avec un espace dédié à la mobilité. L’événement prend place au Palais des Congrès. « Ce site dispose d’une salle de conférence et des m2 qu’il nous faut », commente notre interlocuteur. Entre les tables rondes et interventions diverses en séances plénières, et les ateliers où les participants se repartiront en fonction de leurs centres d’intérêt, le programme  est particulièrement dense.

Ainsi, les tables rondes seront au nombre de 5, autour des thèmes : COP 21, 2 ans après ; Les perspectives du GNL maritime et fluvial ; Territoires, les nouveaux décideurs ; Gaz et électricité, synergies gagnantes ; L’Europe du Gaz. Parmi les 12 ateliers, à noter le quatrième consacré à « Le transport terrestre : bilan et perspectives ».

Gaz Mobilité et moi-même remercions Jérôme Ferrier et Madeleine Lafon, directrice Affaires publiques et communication, qui l’a assisté, pour leur réactivité et leur disponibilité.

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Philippe SCHWOERER Philippe SCHWOERER
Journaliste
Très tôt sensibilisé aux économies d'énergie, Philippe défend une mobilité durable plurielle à travers ses articles publiés dans plusieurs médias en ligne.

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