A la Route du Rock, les autocars carburent au bioGNV
Incités par GRDF à exploiter les biodéchets des festivaliers, les organisateurs de grands événements n’hésitent plus à établir en 2024 un lien avec les transports. Pour la Route du Rock programmée à Saint-Malo (35) du 14 au 17 août, c’est l’opérateur RGO Mobilités qui a assuré un service de navettes avec dix autocars fonctionnant au bioGNV. Témoignages.
Dans son édition du 31 août 2024, le quotidien Ouest-France révèle un nombre de 21 000 billets vendus pour la Route du Rock. Cet événement se déroule sur plusieurs sites : Saint-Malo (plages et intramuros) et le fort Saint-Père de Saint-Père-Marc-en-Poulet où des jeunes vont aussi camper. La distance qui sépare ces deux points en traçant au plus court par la route est d’environ 13 km. Ce qui est trop lointain pour effectuer à pied et de nuit ce déplacement après s’être déjà bien vidé durant les concerts.
L’organisation cherche à limiter l’usage des véhicules individuels et à privilégier les transports en commun. Déjà avec un forfait train aller-retour à 18 euros depuis n’importe quelle gare bretonne pour rejoindre la manifestation et en repartir. Installé dans le secteur de Rennes, RGO Mobilités assure déjà depuis quelques années un service de navettes par autocars pendant le déroulement de la Route du Rock. La nouveauté 2024, c’est que ces autocars, d’habitude utilisés pour le ramassage scolaire, fonctionnent avec du bioGNV. Un lien a pu être visuellement établi par le public avec les biodéchets collectés sur place qui seront transportés sur un site de méthanisation à proximité puis transformés en gaz vert. L’année dernière, deux tonnes de matières avaient pu être valorisés, mais sans pouvoir faire de lien direct avec les navettes alors diesel.
Sur les autocars GNV de marque Iveco, un flocage assurait : « Ce bus roule au gaz vert ! ». Et aussi que « durant le festival, vos déchets alimentaires seront transformés en biogaz ». Coordinateur des navettes pour RGO Mobilités, Youssef Ouagoulla a remarqué que cet affichage a interpelé nombre de festivaliers : « Ils étaient étonnés de découvrir que les autocars du festival fonctionnaient avec du biogaz. La portée de la communication a été plus forte que les autres années. Environ 50 % des personnes transportées se sont montrées sensibles à l’impact carbone de l’événement ». Les conducteurs ont été actifs : « Nous avons répondu à pas mal de questions. Comme nous avions demandé à ne pas fumer autour des navettes, plusieurs concernaient la sécurité ».
Les nouveaux festivaliers apprécient aussi le service. Ainsi Dorian Grimaud : « C’est ma première fois ici. J’ai pris la navette qui roule au gaz vert depuis la gare de Saint-Malo, et c’était très bien. Non seulement c’était super pratique, mais savoir que le transport est respectueux de l’environnement rend l’expérience encore plus spéciale. J’ai appris que le gaz vert est produit à partir de déchets alimentaires, ce qui est vraiment impressionnant. C’est génial de voir que le festival prend des mesures pour réduire son empreinte carbone ». Ce que confirme Pauline Simon, festivalière intermittente de la Route du Rock : « Je trouve ça vraiment génial que le festival ait mis en place des initiatives durables comme les bus au biogaz. C’est tellement important de penser à l’environnement, surtout avec tous les défis écologiques auxquels nous faisons face aujourd’hui. J’espère que d’autres événements suivront cet exemple et adopteront des solutions écologiques. Ça montre vraiment que chaque petit geste compte et que nous pouvons tous faire une différence ».
Les autocars ont le plus souvent démarré avec le plein de voyageurs : « En comptant les strapontins, 64 festivaliers étaient à bord. Au minimum, nous avions 45-50 personnes dans les véhicules ». En cinq ans, Youssef Ouagoulla a vu évoluer le service : « La première année, c’était avec des autobus. RGO Mobilités est passé aux autocars dès la suivante pour ne plus avoir de voyageurs debout alors qu’une partie du trajet s’effectue sur une quatre-voies. Pour l’édition 2024, c’est GRDF qui nous a demandé si on avait des véhicules GNV ».
RGO Mobilités exploite depuis quelques années des véhicules fonctionnant au biogaz. Ce que confirme Youssef Ouagoulla : « Dans le cadre de notre politique RSE, nous essayons de réduire l’empreinte carbone de notre activité. Pour son réseau Star, la métropole de Rennes demande des véhicules fonctionnant au bioGNV. Nous avons reçu notre premier exemplaire biogaz en 2021. Aujourd’hui, la flotte en compte dix et nous allons en ajouter prochainement six nouveaux. Et ça ne va pas s’arrêter là. Comme nous n’achetons que français, ce sont des Iveco fabriqués près de Lyon ».
Dédiées au transport scolaire, ces unités effectuent d’ordinaire des tournées très locales : « Avant de les utiliser pour la Route du Rock, nous n’allions pas en dehors de Rennes avec ces autocars ». GRDF avait indiqué que l’avitaillement pourrait être réalisé pour cela à la station de Saint-Malo ouverte par Bretagne Mobilité GNV. Ce qui n’est évidemment pas une adresse habituelle pour l’opérateur : « Nous avons une station privative au dépôt. Mais c’est à 70 km du festival. Ce qui aurait pu nous freiner si nous n’avions pas remarqué sur une carte qu’il y a davantage de points d’avitaillement GNV/bioGNV accessibles en Ille-et-Vilaine qu’en Ile-de-France ».
« Pas de gratuité du transport ici », compare Youssef Ouagoulla : « Le prix de la place était fixé à 4 euros. Nous avons assuré les rotations avec trois autocars, depuis le stade rennais, entre 16 h 30 et 19 h 00, puis dans l’autre sens de 01 h 30 à 4 h 30 ». Avant de se dérouler entre le 22 et le 24 août, ce festival a affiché complet. Ce qui a représenté 60 000 entrées payantes. Pour rappel, le BioGNV contribue à réduire d’environ 80 % les émissions de CO2 par rapport à l’usage du gazole. Choisir cette source d’énergie, c’est favoriser l’économie circulaire et l’indépendance énergétique des territoires. Nul doute que d’autres festivals bretons vont rejoindre la liste de ceux déjà engagés dans la collecte et l’exploitation des biodéchets de leurs publics.
Dans son édition du 31 août 2024, le quotidien Ouest-France révèle un nombre de 21 000 billets vendus pour la Route du Rock. Cet événement se déroule sur plusieurs sites : Saint-Malo (plages et intramuros) et le fort Saint-Père de Saint-Père-Marc-en-Poulet où des jeunes vont aussi camper. La distance qui sépare ces deux points en traçant au plus court par la route est d’environ 13 km. Ce qui est trop lointain pour effectuer à pied et de nuit ce déplacement après s’être déjà bien vidé durant les concerts.
L’organisation cherche à limiter l’usage des véhicules individuels et à privilégier les transports en commun. Déjà avec un forfait train aller-retour à 18 euros depuis n’importe quelle gare bretonne pour rejoindre la manifestation et en repartir. Installé dans le secteur de Rennes, RGO Mobilités assure déjà depuis quelques années un service de navettes par autocars pendant le déroulement de la Route du Rock. La nouveauté 2024, c’est que ces autocars, d’habitude utilisés pour le ramassage scolaire, fonctionnent avec du bioGNV. Un lien a pu être visuellement établi par le public avec les biodéchets collectés sur place qui seront transportés sur un site de méthanisation à proximité puis transformés en gaz vert. L’année dernière, deux tonnes de matières avaient pu être valorisés, mais sans pouvoir faire de lien direct avec les navettes alors diesel.
Sensibilisation à l’environnement
Accueillant un public souvent jeune, les festivals jouent la carte de la sensibilisation à l’environnement. C’est l’association Aremacs (Association pour le respect de l’environnement lors des manifestations culturelles et sportives) qui a mis en place différentes actions de communication ciblant les festivaliers. Voulant attirer l’attention sur « une boucle courte, vertueuse et locale », l’organisme avait, par exemple, tendu une banderole informant que « les déchets alimentaires du festival contribuent à produire du gaz vert et à enrichir les sols ».Sur les autocars GNV de marque Iveco, un flocage assurait : « Ce bus roule au gaz vert ! ». Et aussi que « durant le festival, vos déchets alimentaires seront transformés en biogaz ». Coordinateur des navettes pour RGO Mobilités, Youssef Ouagoulla a remarqué que cet affichage a interpelé nombre de festivaliers : « Ils étaient étonnés de découvrir que les autocars du festival fonctionnaient avec du biogaz. La portée de la communication a été plus forte que les autres années. Environ 50 % des personnes transportées se sont montrées sensibles à l’impact carbone de l’événement ». Les conducteurs ont été actifs : « Nous avons répondu à pas mal de questions. Comme nous avions demandé à ne pas fumer autour des navettes, plusieurs concernaient la sécurité ».
Des festivaliers enthousiastes
Habitué de la Route du Rock, Guillaume Farez a été enthousiaste après avoir voyagé dans un autocar GNV de RGO Mobilités. « Je viens de voir, grâce au sticker sur le bus, que la navette que j’ai prise pour venir au festival roule au biogaz ! C’est incroyable ! Je ne savais même pas que c’était possible. Utiliser des déchets pour produire du carburant, c’est vraiment innovant. Ça me fait me sentir bien de savoir que mon trajet ici a un impact moindre sur l’environnement ».Les nouveaux festivaliers apprécient aussi le service. Ainsi Dorian Grimaud : « C’est ma première fois ici. J’ai pris la navette qui roule au gaz vert depuis la gare de Saint-Malo, et c’était très bien. Non seulement c’était super pratique, mais savoir que le transport est respectueux de l’environnement rend l’expérience encore plus spéciale. J’ai appris que le gaz vert est produit à partir de déchets alimentaires, ce qui est vraiment impressionnant. C’est génial de voir que le festival prend des mesures pour réduire son empreinte carbone ». Ce que confirme Pauline Simon, festivalière intermittente de la Route du Rock : « Je trouve ça vraiment génial que le festival ait mis en place des initiatives durables comme les bus au biogaz. C’est tellement important de penser à l’environnement, surtout avec tous les défis écologiques auxquels nous faisons face aujourd’hui. J’espère que d’autres événements suivront cet exemple et adopteront des solutions écologiques. Ça montre vraiment que chaque petit geste compte et que nous pouvons tous faire une différence ».
Un service qui évolue au fil des années
Ce n’est pas la première participation de Youssef Ouagoulla au service des navettes RGO Mobilités pour la Route du Rock : « Cela fait cinq ans que je travaille avec cet événement. A chaque fois, nous faisons au mieux pour les festivaliers. Au maximum, l’attente a été d’une trentaine de minutes. Cette année, un peu de retard a été causé par un grave accident sur la quatre-voies ». L’amplitude du service a été particulièrement large : « Il a été assuré de 8 h 30 à 5 h 30 le lendemain matin, sur un parcours de 20-22 km. En partant de fort Saint-Père, il rejoignait Saint-Malo, en passant par le parking du supermarché Cora de Saint-Jouan-des-Guérets ».Les autocars ont le plus souvent démarré avec le plein de voyageurs : « En comptant les strapontins, 64 festivaliers étaient à bord. Au minimum, nous avions 45-50 personnes dans les véhicules ». En cinq ans, Youssef Ouagoulla a vu évoluer le service : « La première année, c’était avec des autobus. RGO Mobilités est passé aux autocars dès la suivante pour ne plus avoir de voyageurs debout alors qu’une partie du trajet s’effectue sur une quatre-voies. Pour l’édition 2024, c’est GRDF qui nous a demandé si on avait des véhicules GNV ».
RGO Mobilités exploite depuis quelques années des véhicules fonctionnant au biogaz. Ce que confirme Youssef Ouagoulla : « Dans le cadre de notre politique RSE, nous essayons de réduire l’empreinte carbone de notre activité. Pour son réseau Star, la métropole de Rennes demande des véhicules fonctionnant au bioGNV. Nous avons reçu notre premier exemplaire biogaz en 2021. Aujourd’hui, la flotte en compte dix et nous allons en ajouter prochainement six nouveaux. Et ça ne va pas s’arrêter là. Comme nous n’achetons que français, ce sont des Iveco fabriqués près de Lyon ».
Dédiées au transport scolaire, ces unités effectuent d’ordinaire des tournées très locales : « Avant de les utiliser pour la Route du Rock, nous n’allions pas en dehors de Rennes avec ces autocars ». GRDF avait indiqué que l’avitaillement pourrait être réalisé pour cela à la station de Saint-Malo ouverte par Bretagne Mobilité GNV. Ce qui n’est évidemment pas une adresse habituelle pour l’opérateur : « Nous avons une station privative au dépôt. Mais c’est à 70 km du festival. Ce qui aurait pu nous freiner si nous n’avions pas remarqué sur une carte qu’il y a davantage de points d’avitaillement GNV/bioGNV accessibles en Ille-et-Vilaine qu’en Ile-de-France ».
Aussi pour d'autres festivals
Il est très probable que RGO Mobilités reçoive de nouvelles demandes dans l’événementiel pour assurer des transports avec ses véhicules fonctionnant au biogaz : « C’est déjà le cas avec un autre festival musical, celui du Roi Arthur. Le fonctionnement a été différent. Il s’agissait de transporter les festivaliers depuis Rennes jusqu’à Bréal-sous-Montfort où s’est tenu l’événement. Ce qui représente une distance de l’ordre de 35 km ».« Pas de gratuité du transport ici », compare Youssef Ouagoulla : « Le prix de la place était fixé à 4 euros. Nous avons assuré les rotations avec trois autocars, depuis le stade rennais, entre 16 h 30 et 19 h 00, puis dans l’autre sens de 01 h 30 à 4 h 30 ». Avant de se dérouler entre le 22 et le 24 août, ce festival a affiché complet. Ce qui a représenté 60 000 entrées payantes. Pour rappel, le BioGNV contribue à réduire d’environ 80 % les émissions de CO2 par rapport à l’usage du gazole. Choisir cette source d’énergie, c’est favoriser l’économie circulaire et l’indépendance énergétique des territoires. Nul doute que d’autres festivals bretons vont rejoindre la liste de ceux déjà engagés dans la collecte et l’exploitation des biodéchets de leurs publics.
Gaz Mobilité et moi-même remercions beaucoup Youssef Ouagoulla pour son témoignage. Un grand merci également à Baptiste Orinel, chef de pôle communication pour GRDF, qui a facilité le contact et enquêté auprès des festivaliers.
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