Dans les coulisses du record GNV de Microjoule au Shell Eco Marathon

Dans les coulisses du record GNV de Microjoule au Shell Eco Marathon
Avec 2606 km/l, les élèves du Lycée de La Joliverie ont établi un nouveau record mondial au Shell Eco Marathon avec le prototype Microjoule fonctionnant au gaz naturel. Présent durant une grande partie de l’événement, Gaz-Mobilité vous propose de revivre les coulisses de ce record.

Un circuit au cœur de Londres

Situé à proximité du stade Olympique, le circuit du Shell Eco Marathon 2016 s’étendait sur 2240 mètres. Pour valider une tentative, il faut avoir réalisé 8 tours, soit 17.9 kilomètres au total, dans un délai maximum de 43 minutes, soit une vitesse moyenne de l’ordre de 25 km/h. Sur la durée de la compétition, chaque équipe dispose de quatre tentatives au maximum.

« Le circuit de Londres était un circuit relativement difficile puisqu’il y a une montée à 5 % qui nécessite une stratégie particulière » commente Mickaël Fardeau, l’un des porteurs du projet pédagogique auprès des étudiants de La Joliverie.

GRTgaz partenaire

L’histoire GNV de Microjoule réside dans un partenariat conclu entre GRTgaz et le lycée de La Joliverie, détenteur de nombreux records au Shell Eco Marathon. Un partenariat qui a débuté dès la première participation de Microjoule dans la catégorie GNV, en 2015.

« Rouler au gaz pour nous c’est d’abord maitriser une technologie qui est particulièrement pointue sur l’injection de carburant. C’est aussi avoir un carburant qui a 25 % de CO2 en moins et qui peut être un carburant bio » résume Philippe Maindru avant de poursuivre «  ce qui nous lie à GRTgaz, c’est la conviction que le méthane est une des solutions de la diversité économique et énergétique. Nous sommes très heureux d’avoir ce partenariat qui nous a amené dès le début à la victoire ».

« Pour GRTgaz, Microjoule est un symbole parce qu’il incarne énormément de choses. Le GNV évidemment mais aussi une aventure humaine qui donne la chance à beaucoup de jeunes de se révéler autour d’une aventure technique dont le Shell Eco Marathon est l’aboutissement » souligne Vincent Rousseau, Directeur de projet GNV au sein de GRTgaz.

95 points de contrôle

Pour pouvoir concourir, chaque équipe doit impérativement passer l’étape du contrôle technique du véhicule. Organisée le premier jour de l’événement, celle-ci comporte pas moins de 95 points que les équipes engagées au Shell Eco Marathon doivent impérativement respecter. Il y a évidemment les contraintes liées au poids et aux dimensions mais « il s’agit surtout de points liés à la sécurité » nous confie un responsable de l’une des équipes. Double système de frein, harnais à cinq points de fixation, 10 secondes au maximum pour que le pilote sorte du véhicule en cas de problème etc… Tout est fait pour garantir la sécurité des pilotes et des équipes.

Le rôle crucial du pilote

Un véhicule de compétition, aussi performant soit-il, n’est rien sans un bon pilote et c’est Julien Lebaupain qui a eu la lourde tâche d’amener Microjoule jusqu’à la victoire. Contrairement aux compétitions traditionnelles, qui misent sur la vitesse et les temps réalisés, l’éco-conduite est de mise au Shell Eco Marathon.


« On joue beaucoup sur l’inertie en essayant de faire deux démarrages maximum par tour. Il ne faut jamais freiner et être le plus propre possible sur les trajectoires sinon le record est fichu » nous explique le jeune pilote qui a l’habitude de concourir en kart.

Tout au long de la course, le lien radio entre le pilote et le reste de l’équipe est permanent. « On est en liaison directe avec le pilote qui va nous donner des informations de vitesses à des endroits précis du circuit. On va ensuite lui indiquer quels sont les démarrages à faire. Cela va nous permettre d’être au plus proche de la vitesse moyenne de 25 km/h tout en minimisant la consommation de carburant » explique Mickaël Fardeau.

Les péripéties des premiers jours

Alors que la compétition débute fort avec un premier record battu dès le premier jour avec une consommation de 2570,34 km/litre, l’équipe de Microjoule est moins chanceuse les jours suivants. A sa deuxième tentative, un problème d’injecteur contraint l’équipe à abandonner.

Idem  à la troisième où l’équipe crève dès son premier tour. « Nous avons voulu tester de nouveaux pneus Michelin hautes performances. C’était une prise de risque qui ne s’est pas révélée payante » nous commente un membre de l’équipe. Cette prise de risque, on la voit régulièrement dans les différentes équipes. Nouveau moteur, nouvelles pneumatiques ou optimisation des réglages peuvent être synonymes de victoire ou d’échec. « C’est quitte ou double… » nous résume un chef de projet.

Une dernière tentative qui mène à la victoire

Si l’équipe Microjoule ne part pas les mains avec déjà un record en poche, la pression reste énorme pour sa quatrième et dernière tentative, organisée le dernier jour, pour finir l’événement en beauté. Après avoir réalisé les 17.9 kilomètres du parcours dans le temps imparti et sans anicroches, vient l’étape de la pesée de la bouteille de gaz naturel qui permet de définir la quantité de gaz consommée sur le parcours.

A cet instant, la tension est à son comble. Seuls le pilote et les professeurs de l’équipe peuvent assister à cette étape, qui tient place dans une petite tente à proximité de l’arrivée, tandis que le reste de l’équipe doit attendre patiemment à l’extérieur de la zone d’arrivée.


A sa sortie, Philippe Maindru tente de rester impassible mais le petit sourire qu’il conserve au coin des lèvres rassure les étudiants. « On l’a fait ! » peut-on déjà entendre dans leurs rangs. Mais le professeur tient à conserver le suspens, prenant le temps de sortir le véhicule de la zone d’arrivée et de réunir ses élèves. « 2606.4 km/l, record battu ! » s’exclame Philippe Maindru, accompagnant son annonce de son traditionnel jeté de casquette marquant la victoire. Pour le pilote, les professeurs et l’ensemble de l’équipe, c’est l’euphorie générale !

Une nouvelle aventure dans les UrbanConcept ?

Si Philippe Maindru estime que le gaz naturel pourrait aller beaucoup plus loin avec Microjoule, visant notamment à franchir la barre symbolique des 3000 km/l, le professeur souhaite également porter le GNV dans la seconde catégorie de véhicules engagés au Shell Eco Marathon, les UrbanConcept, plus proche de mini-citadines. Un nouveau challenge que nous avons hâte de découvrir…

Gaz-Mobilité remercie les équipes de GRTgaz qui lui ont permis de suivre l'événement en direct de Londres.
 

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Michaël TORREGROSSA Michaël TORREGROSSA
Rédacteur en chef
Persuadé que la mobilité du future sera multi-énergies, Michaël est le rédacteur en chef et fondateur de Gaz Mobilité.

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