Fit for 55 : le paquet climat européen menace l'avenir du bioGNV

Fit for 55 : le paquet climat européen menace l'avenir du bioGNV
Présenté par la Commission européenne, le paquet climat « Fit for 55 » propose la fin du thermique dès 2035. Une mesure lourde de conséquences pour la filière bioGNV.

Très attendu, le paquet climat « Fit for 55 » a été officiellement présenté le 14 juillet dernier par la Commission européenne. Visant à réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre des 27 Etats membres de l’Union d’ici à 2030, le texte s’inscrit dans le prolongement du Green Deal. Il comprend douze propositions législatives, dont 8 issues de révisions de textes existants.

Sur le volet mobilité, la mesure la plus emblématique porte sur la réduction à 100 % des émissions de CO2 des voitures neuves d’ici à 2035.  Basée sur une approche qui ne tient compte que des émissions à l’échappement, celle-ci revient à interdire tout véhicule thermique, qu’il soit essence, diesel, hybride et évidemment GNV.  

La proposition, qui doit encore être validée au Parlement européen et en conseil des ministres, revient ainsi à pousser deux technologies zéro-émission à l’usage : l’électrique et l’hydrogène.

L’électro-mobilité à marche forcée

« La Commission européenne a raté l’occasion de prendre également en compte la contribution positive des carburants renouvelables et durables tels que le biométhane lors de l’évaluation des émissions globales d’un véhicule en ne mesurant que les émissions de CO 2 au pot d’échappement » dénonce Jens Andersen, secrétaire général de NGVA Europe, l’association européenne du GNV. « Cette décision peut être considérée comme un passage forcé à l'électromobilité à l'échelle de l'UE ».
 
NGVA Europe n’est pas le seul organisme à s’opposer fermement à la proposition de la Commission. E85, carburant de synthèse, bioGNV etc… avec cette approche du réservoir à la roue, ce sont l’ensemble des carburants renouvelables qui sont exclus.
 
« Toutes les options – y compris les moteurs à combustion interne à haut rendement, les hybrides, les véhicules électriques à batterie et à hydrogène – doivent jouer leur rôle dans la transition vers la neutralité climatique. Ce n’est pas le moteur à combustion interne qui nuit à l’environnement, mais les combustibles fossiles » a rappelé l’association européenne des constructeurs (ACEA) dans un communiqué. « Dans le contexte des restrictions technologiques proposées à partir de 2035, nous exhortons toutes les institutions de l’UE à se concentrer sur l’innovation plutôt que d’imposer, ou d’interdire effectivement, une technologie spécifique », a souligné Olivier Zipse, Président de l’association.
 


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Michaël TORREGROSSA Michaël TORREGROSSA
Rédacteur en chef
Persuadé que la mobilité du future sera multi-énergies, Michaël est le rédacteur en chef et fondateur de Gaz Mobilité.

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2 Commentaires

  1. All Motors GloryPublié le 06/08/2021 à 10:21

    Eh oui, les gens ont tendance à l’oublier, mais le problème ce n’est pas le moteur à combustion interne, qui lui est 100% recyclable aujourd’hui, mais le carburant qui le fait fonctionner. L’Europe veut forcer les gens à prendre de l’électrique pour faire, dans 20 ans, comme avec le diesel lors du dieselgate en disant que celui-ci est ultra polluant et en incitant les gens a reprendre des thermiques qui seront, à ce moment-là, alimenté par les carburants de synthèse sur lesquels travail la moitié des constructeurs automobile, ainsi que la f1 et la FIA

  2. GNV64Publié le 03/10/2022 à 14:58

    L’UE fait le constat pour l’électricité entre la divergence à la hausse des prix de l’électricité et son prix réel de production. Mais que dire du prix du BIOGNV issu de la production du biométhane indexé sur PEG /TTF bien que produit localement et vendu à plus de 3€/kg (200 /MWh) alors que son coût de production se situera avec la montée en performance dans les 5 années à venir entre 60 et 90 €/MWh. Rappelons également que le biométhane ou le CH4 de synthèse sont produits à partir de déchets fatals et non pas de cultures dédiées, rendant donc le service d’élimination et qui a une valeur de coûts évités pour la collectivité = il ya de quoi faire ...
    En face de ces considérations vertueuses, on va autoriser des SUV de 2,5 t 300 CV 100% électriques à circuler en 2035 et interdire dans le même temps des véhicules de 100 CV fonctionnant avec 4 kg de CH4 d’origine renouvelable. Et puis, il y a les véhicules fonctionnant à l’éthanol depuis des cultures dédiées pourtant refusées pour la filière biomathane (colza, maïs) qui sont encouragées avec des taxes au minimum = comme quoi 2 poids /2 mesures. Enfin en mettant de coté les véhicules de luxe qui pourraient supporter une surtaxation pour procurer le plaisir de l’accélération sans prix et comme le disait M. Jancovici, rouler à 110 km/h avec des voitures thermique consommant moins de 2L, on sait faire ...



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