Interview : comment le bioGNV est entré à l'association Aile
Avec un siège localisé près de Rennes, en Ille-et-Vilaine, Aile poursuit des missions centrées sur la méthanisation et le bois énergie. L’association a accueilli dans sa flotte mutualisée avec le réseau des Cuma une Fiat Punto fonctionnant au bioGNV. Echange avec Gary Lucarelli, chargé d’études autour du biogaz.
« Aile », c’est l’acronyme de « Association d’Initiatives Locales pour l’Energie et l’environnement ». Cette structure a été créée en 1995 par l’Ademe Bretagne et la fédération des Cuma (Coopératives d’utilisation de matériels agricole) de l’Ouest.
« Nous avons des liens forts avec les institutionnels et le milieu agricole. A la base, la mission de l’association était d’être porteuse d’initiatives en matière d’efficacité énergétique et de production d’énergies renouvelables en milieu agricole », commente Gary Lucarelli.
L’activité a évolué depuis : « Avec la volonté de mobilisation des pouvoirs publics sur la biomasse énergie, Aile est aujourd’hui identifiée comme un relais de l’Ademe pour le bois énergie en Bretagne et la méthanisation pour cette même région et les Pays de la Loire ». Cette couverture se retrouve dans la localisation des bureaux : « Le siège est à Pacé, près de Rennes. Les chargés d’études et les chargés de mission se répartissent en deux équipes de 5 personnes, l’une pour le bois énergie et l’autre pour la méthanisation. Pour cette dernière, deux collaborateurs sont affectés à l’antenne de Nantes, en Loire-Atlantique. Celle pour le bois énergie est à Briec, dans le Finistère ».
Il y a déjà les institutionnels et les agriculteurs : « En Bretagne et dans les Pays de la Loire, la méthanisation est majoritairement agricole. Bien plus que les industriels qui ont des compétences en ingénierie, les agriculteurs ont un besoin d’accompagnement. Nous pouvons leur donner des conseils à différents niveaux, les mettre en relation avec des pairs ou des entreprises spécialisées locales qui répondront à leurs questions. Nous ne faisons pas de prospection. Aile est un centre de ressources qui propose des actes ponctuels d’accompagnement ».
Parmi les interlocuteurs de Aile, il y a aussi les chercheurs : « Nous avons avec eux une collaboration en continu sur des sujets multiples. Avec l’Inrae, on a travaillé sur les fuites de biogaz. La production des Cive, c’est avec Arvalis, l’institut du végétal. Pour évaluer l’impact des digestats sur les micro-organismes des sols, il y a le projet Métha-BioSol. Le plus récent, c’est Feleaks qui se matérialise par un jeu de fiches des bonnes pratiques ».
Un appel à projets au niveau national devrait participer à l’évolution de la situation : « Cet appel a pour objectif de soutenir l’investissement dans une station GNV à la ferme. Il sera sans doute mis en place en 2024 dans les Pays de la Loire et un peu plus tard en Bretagne ».
C’est davantage ouvert du côté des poids lourds : « Comme il n’y a pas de logique d’encouragement au niveau des institutions, il faut une volonté des collectivités locales. Par exemple en renouvelant une flotte d’autobus pour créer la demande de bioGNV. Ce qui est de nature à impulser des projets de méthanisation. Ça reste du cas par cas, avec en face d’autres projets autour de l’énergie, comme l’hydrogène, la pyrogazéification et la gazéification thermale ». Avec un point commun entre l’hydrogène et le bioGNV : « C’est la logique de boucles locales. L’avantage du bioGNV est d’être mature et de s’appuyer sur un réseau de transport du gaz déjà étendu et qui se développe ».
Le compteur de la Punto affiche aujourd’hui dans les 160 000 km : « Il était à environ 135 000 il y a deux ans quand cette voiture est arrivée ici. Nous l’utilisons pour des déplacements intra-régionaux. Nous avons appris à bien nous en servir, notamment pour l’avitaillement en gaz. Nous allons pour cela à Bédée, à l’Ouest de Rennes. Nous avons également accès à une station au sud de l’agglomération ».
La phase d’adaptation est passée : « Elle fonctionne bien. C’est simple finalement de l’utiliser. Cette voiture illustre pleinement la démarche que nous voulons porter au sujet du biogaz ».
Convertir le reste du parc ne sera pas très facile : « C’est complexe de trouver un véhicule léger fonctionnant au bioGNV. Si une nouvelle opportunité est proposée du côté de GRDF, la question se posera d’en profiter pour remplacer un autre de nos véhicules diesel. L’entreprise a cependant reçu aussi pas mal de demandes de la part d’agriculteurs méthaniseurs ».
Gaz Mobilité et moi-même remercions vivement Gary Lucarelli pour sa disponibilité, son témoignage très, et sa confiance.
« Aile », c’est l’acronyme de « Association d’Initiatives Locales pour l’Energie et l’environnement ». Cette structure a été créée en 1995 par l’Ademe Bretagne et la fédération des Cuma (Coopératives d’utilisation de matériels agricole) de l’Ouest.
« Nous avons des liens forts avec les institutionnels et le milieu agricole. A la base, la mission de l’association était d’être porteuse d’initiatives en matière d’efficacité énergétique et de production d’énergies renouvelables en milieu agricole », commente Gary Lucarelli.
L’activité a évolué depuis : « Avec la volonté de mobilisation des pouvoirs publics sur la biomasse énergie, Aile est aujourd’hui identifiée comme un relais de l’Ademe pour le bois énergie en Bretagne et la méthanisation pour cette même région et les Pays de la Loire ». Cette couverture se retrouve dans la localisation des bureaux : « Le siège est à Pacé, près de Rennes. Les chargés d’études et les chargés de mission se répartissent en deux équipes de 5 personnes, l’une pour le bois énergie et l’autre pour la méthanisation. Pour cette dernière, deux collaborateurs sont affectés à l’antenne de Nantes, en Loire-Atlantique. Celle pour le bois énergie est à Briec, dans le Finistère ».
Goutte d’huile
Gary Lucarelli voit le rôle de Aile comme « une goutte d’huile qui permet d’accompagner le développement de la filière de la méthanisation. L’association va faciliter les échanges entre différents types d’acteurs. Ainsi, pour une partie, concernant les financements publics. Aile appuie les pouvoirs publics au sujet de l’évolution de la filière, avec des remontés du terrain, et la recherche. Son public est multiple ».Il y a déjà les institutionnels et les agriculteurs : « En Bretagne et dans les Pays de la Loire, la méthanisation est majoritairement agricole. Bien plus que les industriels qui ont des compétences en ingénierie, les agriculteurs ont un besoin d’accompagnement. Nous pouvons leur donner des conseils à différents niveaux, les mettre en relation avec des pairs ou des entreprises spécialisées locales qui répondront à leurs questions. Nous ne faisons pas de prospection. Aile est un centre de ressources qui propose des actes ponctuels d’accompagnement ».
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Les collectivités et les chercheurs aussi
Les collectivités sont aussi renseignées par Aile : « C’est plus récent, depuis l’accélération demandée par l’Etat, par exemple, au niveau des PCAET [Plan climat-air-énergie territorial] et des zones d’accélération sur les EnR. Pour chaque type d’énergie renouvelable, il y a pas mal de choses à savoir. Il faut détricoter le vrai du faux, faciliter les débats. Avec les élus et les chargés de mission, on parle beaucoup des impacts et des externalités ».Parmi les interlocuteurs de Aile, il y a aussi les chercheurs : « Nous avons avec eux une collaboration en continu sur des sujets multiples. Avec l’Inrae, on a travaillé sur les fuites de biogaz. La production des Cive, c’est avec Arvalis, l’institut du végétal. Pour évaluer l’impact des digestats sur les micro-organismes des sols, il y a le projet Métha-BioSol. Le plus récent, c’est Feleaks qui se matérialise par un jeu de fiches des bonnes pratiques ».
Le BioGNV à la ferme
Et le bioGNV ? « C’est un peu moins notre sujet. Nous connaissons toutes les modalités et les personnes à contacter par les agriculteurs qui veulent installer une station GNV à la ferme. La demande commence à émerger, et c’est bien pour l’autonomie énergétique. Parmi les connaissances que nous avons sur le terrain et qui nous permettent de donner des contacts, il y a les frères Morel. Ils exploitent un tracteur New Holland GNV. Cette marque est pionnière dans ce domaine. Si l’offre émerge, la demande suivra ».Un appel à projets au niveau national devrait participer à l’évolution de la situation : « Cet appel a pour objectif de soutenir l’investissement dans une station GNV à la ferme. Il sera sans doute mis en place en 2024 dans les Pays de la Loire et un peu plus tard en Bretagne ».
Du cas par cas
Au niveau des soutiens publics, Gary Lucarelli compare l’usage du bioGNV dans les véhicules légers à la situation de la cogénération en France : « Des choix de filière sont faits par le gouvernement. Pour la mobilité légère, c’est plutôt l’électrification. On ne va pas réinventer la politique gouvernementale. La cogénération, c’est une grosse filière historique. Les tarifs viennent tout juste d’être ajustés à l’inflation. La méthanisation est plutôt vue pour décarboner le vecteur gaz. C’est même une pierre angulaire pour cela ».C’est davantage ouvert du côté des poids lourds : « Comme il n’y a pas de logique d’encouragement au niveau des institutions, il faut une volonté des collectivités locales. Par exemple en renouvelant une flotte d’autobus pour créer la demande de bioGNV. Ce qui est de nature à impulser des projets de méthanisation. Ça reste du cas par cas, avec en face d’autres projets autour de l’énergie, comme l’hydrogène, la pyrogazéification et la gazéification thermale ». Avec un point commun entre l’hydrogène et le bioGNV : « C’est la logique de boucles locales. L’avantage du bioGNV est d’être mature et de s’appuyer sur un réseau de transport du gaz déjà étendu et qui se développe ».
Une voiture au bioGNV chez Aile
Depuis deux ans, Aile a accès à une voiture fonctionnant au bioGNV : « Il s’agit d’une Fiat Punto que nous partageons avec la fédération des Cuma et qui a remplacé un modèle diesel. Nous l’avons reçue d’occasion grâce à GRDF à l’occasion d’un renouvellement de leur flotte. Même cette entreprise est désormais obligée d’importer ses voitures au GNV en raison de la rareté de l’offre ».Le compteur de la Punto affiche aujourd’hui dans les 160 000 km : « Il était à environ 135 000 il y a deux ans quand cette voiture est arrivée ici. Nous l’utilisons pour des déplacements intra-régionaux. Nous avons appris à bien nous en servir, notamment pour l’avitaillement en gaz. Nous allons pour cela à Bédée, à l’Ouest de Rennes. Nous avons également accès à une station au sud de l’agglomération ».
La phase d’adaptation est passée : « Elle fonctionne bien. C’est simple finalement de l’utiliser. Cette voiture illustre pleinement la démarche que nous voulons porter au sujet du biogaz ».
Convertir le reste du parc ne sera pas très facile : « C’est complexe de trouver un véhicule léger fonctionnant au bioGNV. Si une nouvelle opportunité est proposée du côté de GRDF, la question se posera d’en profiter pour remplacer un autre de nos véhicules diesel. L’entreprise a cependant reçu aussi pas mal de demandes de la part d’agriculteurs méthaniseurs ».
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Reportage-interview intéressant montrant la situation anormale concernant les véhicules légers :
« Des choix de filière sont faits par le gouvernement. Pour la mobilité légère, c’est plutôt l’électrification. On ne va pas réinventer la politique gouvernementale. "
" Même cette entreprise {NDLR Grdf] est désormais obligée d’importer ses voitures au GNV en raison de la rareté de l’offre ».
"C’est complexe de trouver un véhicule léger fonctionnant au bioGNV. Si une nouvelle opportunité est proposée du côté de GRDF, la question se posera d’en profiter pour remplacer un autre de nos véhicules diesel. L’entreprise a cependant reçu aussi pas mal de demandes de la part d’agriculteurs méthaniseurs ».
Il y a bien une situation contrastée entre la promotion du biogaz et le blocage sur les véhicules légers alors que la demande existe. Peut-on espérer une relance de production de véhicules biogaz sur une petite échelle ?
"Erreur ! Votre commentaire est trop court ou comprend des mots interdits..."
Effectivement, il vaut mieux pour la réputation de sérieux de Aile ne soient pas accessibles publiquement. Par contre comme nous souhaitons que notre adresse mail soit visible de tous car nous n’avons rien à cacher surtout si les mots "cogénération" et "pyrogazéïfication" ne sont pas des mots interdits ce que nous avions fini par croire. Merci de demander au meilleur spécialiste dans ces 2 domaines précités de nous contacter au plus vite tant qu’il est encore temps.