Cette startup invente un processus unique de capture du méthane des décharges

Cette startup invente un processus unique de capture du méthane des décharges
Le système développé par la startup américaine Loci Controls vise à maintenir une bonne composition du gaz produit par la méthanisation dans les grandes décharges outre-Atlantique. Et ce, pour satisfaire aux spécifications exigées par l’usine de traitement.

Loci Controls a été créée par Melinda Hale Sims et Andrew Campanella, 2 anciens étudiants à l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT). Ils sont partis du principe que la matière organique qui se décompose dans les décharges est l’une des plus grandes sources d’émissions de méthane dans l’atmosphère. Ils estiment qu’aux Etats-Unis, ce phénomène est aussi important que les émissions de CO2 produites par toutes les voitures en circulation dans les 3 Etats cumulés du Texas, de New York et de Floride. 

Selon eux, la grande majorité de ces rejets provient d’un millier de sites sur lesquels il serait assez facile d’intervenir pour réduire considérablement l’empreinte carbone du vaste territoire. La plupart de ces établissements se contentent aujourd’hui de brûler le gaz.

70 décharges sur 1 000 captent le méthane

A défaut d’exigences gouvernementales, seulement 70 de ces décharges ont mis en place une solution pour capter et vendre le biogaz. Quinze ont déjà adopté la solution imaginée par Loci Controls, avec des bénéfices immédiats et considérables. 

A l’année, et pour un seul de ces sites particulièrement important, le volume de méthane capté et vendu en plus depuis la mise en service du système commercialisé par la startup représenterait quelque 180 000 tonnes d’équivalent CO2. C’est-à-dire le total des émissions de 40 000 voitures particulières sur la même période. Ce constat permet aux dirigeants d’assurer que, sur un intervalle de 5 ans, Loci Controls serait plus efficace que toute autre entreprise au monde pour réduire les rejets carbonés. Ils espèrent des décisions de la part des pouvoirs publics pour obliger les exploitants de décharge à capter et faire traiter le gaz formé sur place.

Une pression qui varie

Le modèle principalement suivi par les établissements qui capturent sur leurs terrains le méthane issu de la décomposition des matières organiques repose sur des puits creusés en différents endroits. Le gaz remonte grâce à la pression. Mais cette dernière peut varier de façon très importante sous l’influence de deux facteurs principaux : la température, et la météo (modification de la pression atmosphérique). Ce qui joue sur la composition même du produit, plus ou moins chargé en azote et en oxygène. Lorsque la qualité attendue n’est pas au rendez-vous, le gaz n’est pas accepté à l’entrée de l’usine de traitement. 

C’est pourquoi des techniciens viennent effectuer cycliquement des contrôles sur place, afin d’adapter la collecte par un réglage manuel. Mais aussi de vérifier l’absence de fuites. Sauf que la fréquence de passage est insuffisante, et laisse des plages horaires entières sans vérifications. La nuit, par exemple. 

La solution de Loci Controls

Qu’apporte la solution de Loci Controls ? Le système imaginé par la startup américaine s’appuie sur un contrôle très serré de la qualité du gaz via l’application WellWatcher connectée au Cloud. 

Des analyses différentielles de débit avec un Venturi Flo-Wing, de température des gaz enfouis, et de la pression barométrique sont effectuées de jour comme de nuit, 365 jours par an. D’où une intervention rapide à distance et automatisable sur le débit des vannes avec une précision au dixième de pourcent. De quoi multiplier par 2 ou 3 les revenus liés à vente du gaz capté, pour une augmentation d’un minimum de 20 % des volumes délivrés. 

Dans une vidéo, la startup indique qu’au niveau d’une grande décharge, le bénéfice moyen représente 50 000 tonnes d’équivalent CO2 non libérées dans l’atmosphère. Ce qu’elle traduit par le remplacement de 18 500 voitures particulières essence par des Tesla Model 3, ou l’implantation de panneaux photovoltaïques sur 65 terrains de football américain, ou des plantations d’arbres sur plus de 26 000 hectares.

Utilisation de l’énergie solaire

Différents types de contrôleurs existent. Déjà pour être adaptés au débit du site. Un modèle a été également développé pour effectuer des analyses complémentaires à l’entrée de l’usine. 

Pas besoin de tirer des câbles ou de créer des routes pour cela : le matériel, alimenté par l’énergie solaire, transmets les informations sans fil en temps réel à l’usine de traitement, avec un retour via une plateforme de supervision. L’accès à l’application est possible via un ordinateur de bureau ou portable, ainsi qu’avec une tablette. 

L’ensemble de logiciels WellWatcher offre des vues cartographiques, des tableaux sur l’évolution des performances, et des infos recueillies en temps réel. 




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Philippe SCHWOERER Philippe SCHWOERER
Journaliste
Très tôt sensibilisé aux économies d'énergie, Philippe défend une mobilité durable plurielle à travers ses articles publiés dans plusieurs médias en ligne.

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1 Commentaire

  1. Matt.GPublié le 13/02/2022 à 14:05

    Article intéressant, dommage qu’on ne parle pas de la startup française Waga Energy active dans le domaine. Un petit article sur gaz-mobilite serait le bienvenu

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