En Ile-de-France, GRDF investit dans la méthanisation et le bioGNV

En Ile-de-France, GRDF investit dans la méthanisation et le bioGNV
Malgré une PPE réduisant les ambitions du biogaz en France, GRDF reste en ligne avec son objectif de 30% de gaz renouvelable d’ici 2030. En région Ile-de-France, quelque 120 projets sont en cours. De quoi produire suffisamment d’énergie pour alimenter 3000 bus au gaz naturel. 

Le biogaz n’est pas encore un des vecteurs majeurs de la mobilité en France, surtout dans la mobilité individuelle. La technologie est clairement mature et profite d’une dynamique nette depuis plusieurs années. Elle souffre toutefois d’un manque de mise en valeur.

Dernier exemple, la Publication Pluriannuelle pour l’Énergie qui a plombé les ambitions de la filière avec des objectifs réduits pour 2030. 42 acteurs de la filière du gaz, mais aussi des régions ou la WWF, se sont unis pour répliquer via une tribune intitulée « Make our PPE great again ».

Parmi eux, GRDF se mobilise et garde ses objectifs. Le « gaz vert » produit par méthanisation est en pleine dynamique dans l’Hexagone nous rappelle le gestionnaire de réseaux. En Ile-de-France, 11 sites sont aujourd’hui opérationnels et produisent l’équivalent de 170 GWh d’énergie injectés dans le réseau chaque année.

Du gaz produit localement

Actuellement, le biogaz est produit par méthanisation des bio-déchets agricoles, alimentaires ou des boues de stations d’épuration. Dans les prochaines années, la pyrogazéification du bois pollué rejoindra les solutions de production.

Dans l’unité de méthanisation que nous avons pu visiter à Chauconin-Neufmontiers, 70% de la biomasse provient de déchets (surexploitation, sous-produits), et 30% de cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE). Ces dernières ne rencontrent pas de concurrence à l’agroalimentaire, puisqu’elles sont intercalées entre les récoltes, « et permettent de faire vitre les sols » confie Etienne Proffit, l’un des deux agriculteurs chargés du site.

La biomasse une fois stockée et ayant fermenté durant des mois, elle est chauffée pour produire du méthane (CH4). Toutefois, le gaz est non pur (environ 53%), car s’y mêlent du CO2 (environ 45%) et de l’acide sulfurique (H2S) qu’il faut filtrer. Une fois épuré (97%), le méthane est injecté dans le réseau, qui vient alimenter ici 2.000 logements à quelques kilomètres du site, ou des véhicules GNV dans d’autres sites.

Autre résultat de la transformation, le digestat, vient ensuite servir d’engrais pour les mêmes champs d’où proviennent la matière première. Ainsi, la boucle est bouclée, et les exploitants agricoles deviennent ainsi plus autonomes car employant moins d’engrais chimiques.

Quel avenir pour le biogaz ?

Avec la réduction de la voilure de la PPE, qui selon GRDF pourrait tuer les plus petits projets dans le domaine, l’enjeu est de communiquer et de valoriser le biogaz. Pour GRDF, l’objectif reste de passer à 30% de biométhane dans la production totale d’ici 2030, et 100% en 2050.

Pour l’entreprise, le biogaz est primordial pour l’avenir de l’énergie décarbonée. Il permet de neutraliser les émissions de CO2 émises lors de la méthanisation, du fait du retraitement des déchets ou des cultures dédiées le captant. Autres arguments portés par GRDF, le biométhane réduit la dépendance énergétique de la France et encourage une production locale source d’emploi. De plus, « cela créerait de la valeur pour la filière agricole, avec une technologie française et européenne » tout en « contribuant à une meilleure gestion des déchets ».

L’Île-de-France investit dans la mobilité bioGNV

Une collaboration GRDF est déjà entreprise depuis juillet 2018 avec la région francilienne. Le biogaz entre de facto dans un mix énergétique décarboné et donc le bioGNV pour la mobilité. Sur les 660 projets de production prévus en France - soit 14 TWh -, 120 sont « suivis directement par GRDF en Île-de-France » et pourraient délivrer 3,1 TWh. Selon l’entreprise, cela représenterait « 350.000 logements neufs et 3.000 bus au GNV ». Au-delà, GRDF envisage 240 sites produisant 7 TWh de biogaz en d’ici 2030 dans la région.

Par ailleurs, la région s’est engagée à gonfler sa flotte de bus bioGNV de 250 à 600 pour 2020, tout en convertissant 9 dépôts. Les stations permettent en effet un plein en quelques minutes, contre plusieurs heures pour les homologues électriques, autre solution choisie pour les bus décarbonés de la région.

Côté mobilité individuelle, du chemin reste à faire, car il faut tuer le cercle de « l’œuf et de la poule ». Il faudra un soutien d’infrastructure, car 16 stations seulement sont aujourd’hui ouvertes au public en Île-de-France, et l’offre de véhicule se résume à Fiat et Seat.

Pour plus d'information - contactez nos partenaires

Partager cette page

A lire également

Ajouter un commentaire